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Un St Germain magistral et ovationné clôt en beauté le premier volet de Jazzablanca

Magique ! Inoubliable ! Incontournable ! Le show proposé hier soir par Ludovic Navarre, alias St Germain, laissera des souvenirs pour longtemps… Figure incontestée de la musique électronique depuis deux décennies, pionnier de la « French touch », St Germain a montré qu’il restait le leader incontesté d’une deep house intello, se distinguant par son art consommé de la retenue avant l’explosion. Mariant subtilement machines et instruments, racines et modernité, la musique de St Germain a scotché une audience complètement sous le charme de l’artiste, dirigeant le concert depuis sa console, tel un chef d’orchestre, et des musiciens africains, kora, balafon et n’goni, les instruments traditionnels du Mali, voisinant avec guitare électrique, piano et saxophone. Un mix blues, jazz et afro pour un voyage métissé porté de main de maître par St Germain, qui a scandé cet ensemble de boucles électro hypnotiques et de samples de voix hypnotiques… pendant près de deux heures !Grand moment de la soirée, la bête de scène YolanDa Brown, saxophoniste venue tout droit de Londres, a livré une nouvelle prestation remarquée au Jazz Club, renouvelant son mélange harmonieux de jazz, de soul et de reggae devant un public debout. Lauréate de deux MOBO Award, l’artiste, qui compte à son actif des tournées avec Diana Krall, The Temptations et Billy Ocean, a repris des tubes de Bob Marley et Fela Kuti, avant de terminer son concert par un Hey Jude groovy et funky qui a soulevé la foule.Un peu plus tôt, c’est un jazz à la croisée du cha cha, du boléro, de la salsa, de la guaracha et de la rumba qui a fait sensation. Une prestation rythmée et musclée proposée par la formation Banda Cubanoson, composée d’Alfredo Reyes Valero, pianiste multinstrumentise cubain, Rangel Garcia Palacio, percussionniste et chanteur, Hamza Souissi, bassiste, et la chanteuse Gislena Barrios Rodriguez.Au Village Samsung, Animated Cloud (un des 6 groupes lauréats de l’appel à candidature) a pris les manettes, proposant un style expérimental et progressif mélangeant sons électroniques et rock avec des effets de guitares et de voix. Projet musical créé par Ayoub Mellouk, Aziz Alami et Ghali Mimi Lahlou, le band marocain a fusionné les genres à merveille. Une musique planante qui a fait plonger le public dans un univers hors du temps…Juste après, Soul Mussango, (un des 6 groupes lauréats de l’appel à candidature) a lui aussi fait une belle impression. Aux manettes, Diese, bassiste, chanteur et compositeur camerounais, et Jonas, natif de Côte d’Ivoire.La soirée avançant, les Libanais de The Wanton Bishops ont pris le relais avec à leur tête Nader Mansour, joueur de oud et cerveau d’une musique au mélange unique, empreinte de rock psyché, de tradition orientale et d’électro ultra contemporaine. Mêlant l’arabe et l’anglais, le groupe, qui a assuré les premières parties de Lana Del Rey, The Who ou encore Guns N’ Roses, a été l’une des révélations incontestées de cette 13e édition.Tout le monde debout pour le dernier show à l’hippodrome Casa-Anfa : c’est l’image que l’on retient d’un set final avec le DJ marocain Daox, qui a offert plus de deux heures de musique. Des sonorités électro qui ont a enflammé le Village Samsung j!Dans le ce cadre de sa programmation OFF, le Jazzablanca Festival a réuni un nouveau parterre de personnalités du monde de la musique et du spectacle. Réservé aux musiciens et futurs professionnels du secteur culturel, le cycle des ateliers de cette 13e édition a enchaîné sur une troisième rencontre, à l’Institut français de Casablanca, sur les métiers des festivals de musique. Soufiane Zanifi, directeur d’Insomniax Entertainment, a longuement présenté les différentes facettes des professions associées à l’organisation d’un événement culturel, soulignant la nécessité d’unir un grand nombre de compétences.Un peu plus tard, c’est le troisième round des tables-rondes du festival qui a pris le relais pour un échange autour des festivals et de leur attractivité territoriale.​ Brahim El Mazned, directeur artistique du festival Timitar d’Agadir, directeur de Visa For Music et directeur du MoMEx, le bureau d’export de la musique marocaine, et Nabil Jebbari, vice-président de l’Association Marocaine des Entrepreneurs de Spectacles Vivants (AMESVI), ont partagé leurs points de vue sur l’impact positif d’un festival de musique pour une ville, une région ou un pays, détaillant les bénéfices économiques qu’en tirent les territoires.Le cycle des projections de films de Jazzablanca a également connu un nouveau volet avec la diffusion du film de Stefan Schwietert, « Imagine waking up tomorrow and all the music has disappeared ». Qu’adviendrait-il si la musique disparaissait de la surface de la Terre ? Pourrait-on la faire renaître ? Comment ? Le long-métrage suit le guérillero culturel Bill Drummond, alors qu’il demande à des personnes de tous horizons de chanter ou de fredonner un air qui n’existe pas… encore. Une création unique qui témoigne de la nécessité de protéger la musique de la cupidité des entreprises.Enfin, pour sa dernière journée, l’Espace Créateurs du Village a continué à célébrer les créations de dizaines de Marocains, qui ont présenté toute la journée leurs objets et produits inspirés du patrimoine national. Le tout dans un cadre de vie populaire et accessible avec des stands de restauration et des boutiques de marque qui ont animé le lieu pendant toute la semaine !La 13ème édition de Jazzablanca entame à partir de ce vendredi 20 avril les concerts gratuits à la place des Nations-Unies !

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