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Lait en poudre: les non-dits du communiqué « Akhannouch »

La poudre du lait est décidément plus stratégique que l’argent du beurre. Après l’Onssa c’est le ministère de tutelle himself qui se voit obligé de sortir un communiqué officiel comportant des « éléments d’éclairage relatifs à l’utilisation de la poudre de lait dans le lait frais ».Bien que significativement détaillé et bien qu’investit d’une nette volonté de transparence, le communiqué ne répond pas à la question principale: est-ce que les fabricants de lait utilisent de la poudre et dans quelles proportions si oui.Sur cet aspect là le département Akhannouch affirme que « les bilans-matière (de L’Onssa) ne peuvent démontrer une utilisation de la poudre dans la fabrication du lait pasteurisé et UHT ».En effet, ces bilans-matières consistent en une sorte de rapprochements comptables quantitatifs entre le lait collecté et le lait utilisé. Des sources révèlent qu’il y a des écarts à ce niveau. Mais le communiqué du ministère de l’Agriculture préfère survoler la question et faire un détour qui ne manque pas de diplomatie: « les bilans-matière font ressortir que les quantités de lait collectées auprès des éleveurs couvrent les besoins pour la préparation du lait pasteurisé et UHT. Un reliquat de lait frais est même dégagé et est utilisé selon les industriels dans la fabrication des dérivés laitiers ». Il y a quand même une grande nuance entre « couvrir le besoin » et « n’utiliser que le lait collecté ».Cette posture de « juste milieu » nous a été confirmée par une source proche du dossier qui affirme que le ministère « n’incrimine ni blanchit les industriels en cause » (allusion faite à Jaouda).Pour en avoir le coeur net l’Onssa devrait peut être recourir à des analyses chimiques d’échantillons du lait produit et commercialisé au Maroc.Pourquoi ce n’est pas le cas à aujourd’hui? La réponse nous vient du même communiqué qui précise que l’usage de cette fameuse poudre est formellement interdite au Maroc mais non pour des raisons sanitaires. En fait, l’enjeu est plutôt économique, celui de protéger l’écosystème des éleveurs. Une donne qui nous permet de comprendre la place centrale qu’a occupée cet élément dans la com’ de crise de Danone pendant le boycott.Donc usage de poudre signifie démantèlement de cet écosystème ce qui met le ministère Akhannouch au coeur de cette guéguerre entre laitières.

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