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4ème édition du rapport annuel Atlantic Currents : les défis d’une Afrique atlantique

Relations avec l’Amérique latine, migration, terrorisme, potentiel maritime, quête d’intégration… La 4ème édition du rapport annuel Atlantic Currents sera publiée le 13 décembre et présentée par ses auteurs à l’occasion d’une conférence de presse qui se tiendra à Marrakech, juste avant l’ouverture de la 6ème édition de la conférence de haut niveau Atlantic Dialogues.Ce document de 176 pages publié par le think tank marocain OCP Policy Center passe au crible les grandes préoccupations globales au sujet du continent, avec un point de vue africain. Dans le droit fil de la conférence Atlantic Dialogues, il s’agit de repenser les enjeux de l’Atlantique, au Nord comme au Sud, en faisant porter les points de vue du Sud dans le débat international. L’objectif: « favoriser une nouvelle construction géopolitique de cette région stratégique ». Ecrit par quatre chercheurs associés de l’OCPPC, Abdelhak Bassou, Rachid El Houdaigui, Mohammed Loulichki, El Mostafa Rezrari et deux économistes, Tayeb Ghazi et Yassine Msadfa, le rapport appuie et prolonge les réflexions formulées lors des Atlantic Dialogues. Il sera disponible sur l’application AD Connect pour les participants tout au long de la conférence.En six chapitres, il décline les questions suivantes : 1- Le partenariat entre l’Afrique et l’Amérique latine : entre sentimentalisme et réalisme Comment poser les bases d’un vrai partenariat stratégique, au delà de la relation spéciale qui prévaut entre l’Afrique du Sud et le Brésil, tous deux membres des BRICS et du G20 ? L’enjeu est fort: « contribuer à un nouvel ordre mondial plus représentatif et équitable », mais aussi permettre à l’Afrique de trouver ses propres solutions avec un point d’appui solide, pour son développement agricole notamment.2 – Migration africaine : un motif de panique ? Les faits contredisent les perceptions dominantes sur la migration africaine, dépeinte comme un fléau. Quelles sont la nature, les causes et les conséquences de ces flux ? L’examen des chiffres montre qu’ils se jouent à 80 % à l’intérieur du continent. Cinq grands pays d’accueil, qui sont aussi des locomotives économiques, en drainent une bonne partie : l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Kenya et l’Ethiopie. Marginalement axée sur l’Europe, la migration africaine se présente aussi comme une opportunité, compte tenu des besoins de main d’oeuvre dans les pays européens où la population active décline.3 – Faire face à la nouvelle génération de terrorisme et réfléchir aux capacités de réponse continentale commune. Les attaques terroristes ont tué près de 20 000 personnes en Afrique depuis 2012, outre les dommages causés aux infrastructures et aux performances économiques des pays touchés. Al-Shabab en Somalie, Boko Haram au Nigeria, Daesh en Lybie, AQMI au Mali… Selon le Global Terrorism Index, huit groupes armés forts de plus de 52 400 combattants et liés à l’Etat islamique (EI) ou Al-Qaeda sévissent en Afrique. Quelles sont les possibles réponses communes de l’Afrique ? Ce chapitre fait le point sur les dispositifs existants et les facteurs qui empêchent l’Union africaine comme les blocs sous-régionaux (SADC, Cédéao, G5 Sahel) de réagir plus efficacement. Il dresse un scénario pragmatique qui permettrait une meilleure réponse africaine dans le Sahel.4 – Vers l’appropriation par l’Afrique de sa réalité et de son potentiel maritimes. Les océans restent des territoires africains largement sous-estimés dans les stratégies de développement. Et ce, malgré l’imporance du commerce maritime et de l’activité portuaire en Afrique. Les 23 pays de la façade Atlantique représentent 46 % de la population du continent, 55 % de son PIB et 57 % des échanges économiques. Disputes maritimes et territoriales, essor des menaces (piraterie, banditisme, terrorisme)… Les défis portent aussi sur l’appropriation d’un espace maritime où la présence de puissances étrangères s’avère flagrante, aussi bien dans la logistique que l’exploitation des ressources naturelles ou la lutte contre la piraterie. Que faire ? Le rapport propose des pistes en vue d’une meilleure « gouvernance maritime » africaine.5 – Vraie convergence économique en Afrique : preuves et implications. Difficile d’évoquer l’intégration africaine sans se poser les bonnes questions sur la réalité de la convergence à travers les régions du continent – et sur les raisons de son absence. Pourquoi la Communauté de développement des Etats d’Afrique australe (SADC) voit-elle son commerce intra-régional s’élever à 20 % du total de ses échanges extérieurs entre 2014 et 2016, un niveau proche de celui de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), contre à peine 5 % dans les pays de la Communauté éconmique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) ? Inflation, déficit budgétaire, réserves de change… Ce chapitre fait le point, de manière méthodique et détaillée, sur la définition des critères de convergence et leur évolution dans les différentes régions africaines. Au final, il donne un aperçu très précis du chemin qui reste à parcourir.6 – Indicateurs du processus d’intégration dans l’espace atlantique Dans la foulée, il présente une série d’indicateurs d’intégration comparés pour les différentes régions de l’espace Atlantique, en partant de groupes sous-régionaux : 23 pays sur les 54 que compte l’Afrique, 30 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, le bloc Amérique du Nord et 32 pays d’Europe – Suisse, Islande, Norvège et Grande-Bretagne incluses. Il en ressort, entre autres, que l’Afrique ne représente que 2% du PIB global de la région Atlantique, contre 10% pour l’Amérique latine, 44% pour l’Europe et 44% pour les Etats-Unis.

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