La tradition de l’ornement au henné lors de l’Aïd el-Fitr : une pratique préservée avec soin par les générations jeunes et moins jeunes
Au Maroc, la tradition des tatouages au henné, dans toutes ses variantes et styles, est soigneusement préservée par les femmes jeunes et âgées. Ces tatouages, qui peuvent être de style Sahraoui, Khaliji, Fassi ou Hindi, apportent de la joie aux filles et aux femmes lors des célébrations et des événements, mais revêtent une signification particulière lors des fêtes religieuses, en particulier l’Eid Al-Adha et l’Eid Al-Fitr, qui marquent la fin du mois sacré de Ramadan.
Dans divers quartiers de la capitale économique, des femmes de tous âges, y compris des femmes âgées, attendent avec impatience de s’asseoir devant les nekkachates, des spécialistes professionnels de motifs floraux et abstraits en henné, qui affichent fièrement leurs compétences à leurs clients. Au « Souk Jmiâ », ainsi qu’à Hay Mohammadi et Chtaiba, les nekkachates installent de petites échoppes de fortune, composées de chaises, de poufs et d’une table, aménagées en plein air. Les passants sont invités, à travers des annonces, à venir se faire tatouer de beaux motifs sur le dos de leurs mains pour l’occasion de l’Eid Al-Fitr, qui devrait tomber vendredi ou samedi.
Sur la célèbre place Jmiâa à Derb Seltane, l’équipe de la MAP a observé un mouvement inhabituel. Les femmes et les filles se rassemblent en petits groupes autour des nekkachates, bien installées avec leur henné prêt et une seringue sans aiguille à la main, attendant d’accueillir de potentiels clients. Houda, célèbre à Jmiâa pour ses tatouages très élégants, accueille son premier client de la journée. Khadija, la quarantaine, est venue au Souk Jmiâa pour célébrer l’Eid comme il se doit.
Dans une déclaration à M24, la chaîne de news continue de la MAP, Houda a indiqué que pendant le 28ème jour du mois sacré, les grandes places de Casablanca connaissent une grande affluence de femmes et de filles qui veulent se faire tatouer et se rendre belles pendant les jours « Awacher », qui sont les festivités de l’Eid. « Tout au long de l’année, je reçois des clients chez moi sur rendez-vous, ou je me déplace chez eux », confie Houda, qui exerce cette profession depuis 24 ans. Pendant les deux derniers jours de Ramadan, « je reçois des dizaines de femmes et de filles qui se préparent à accueillir l’Eid », se réjouit-elle.
La petite boutique d’Houda ne désemplit jamais, et elle révèle que cette activité saisonnière fleurit « surtout pendant les fêtes religieuses ». Avec des prix allant de 150 à 200 dirhams, selon le tatouage choisi – le Hindi étant le plus cher, suivi du Khaliji – la nekkacha ne cache pas sa satisfaction du « chiffre d’affaires » qu’elle réalise.
(avec MAP)