L’élaboration du Compte satellite de l’emploi (CSE) représente une première expérience en Afrique et la quatrième dans le monde, après des initiatives menées en Australie, en Iran et au Danemark. C’est ce qu’a annoncé mardi à Rabat Ahmed Lahlimi Alami, le Haut-Commissaire au Plan.
Le Haut-commissariat au Plan (HCP), en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT), a réalisé ce compte qui fournit une base de données harmonisée et systématique sur la demande de travail générée par les unités de production. Il offre également un cadre cohérent pour intégrer et présenter les variables du marché du travail en relation avec les données et les agrégats fournis par le cadre central des comptes nationaux, a souligné M. Lahlimi lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du CSE.
Ce compte permet de regrouper, de comparer et de concilier les données du recensement, des enquêtes structurelles auprès des entreprises, des enquêtes sur l’économie informelle et des registres administratifs dans un cadre cohérent et unifié de concepts, de définitions et de nomenclatures, a-t-il ajouté.
Il convient de noter que les données du CSE offrent un niveau de détail permettant d’analyser la structure de la main-d’œuvre mobilisée par branche d’activité, secteur institutionnel, statut professionnel, sexe et catégorie socioprofessionnelle.
En ce qui concerne les résultats du CSE, M. Lahlimi a souligné le rôle crucial du secteur de l’agriculture dans la croissance et l’emploi, contribuant à hauteur de 12 % de la valeur ajoutée totale tout en employant 39,7 % de l’emploi total.
Il a également relevé que l’emploi dans ce secteur reste peu rémunéré, peu qualifié, principalement informel et caractérisé par une réduction continue du nombre de personnes employées. Il a noté que la libération de ce « surplus de main-d’œuvre » s’est traduite par une expansion de la sphère informelle et de l’emploi précaire.
Le CSE, élaboré à partir de sources statistiques sur l’emploi, d’enquêtes structurelles auprès des entreprises et de sources administratives, permet d’affiner la mesure de la productivité et d’apporter de nouveaux éclairages sur la demande de travail et la rémunération salariale en relation avec la valeur ajoutée et les structures productives.
Ce compte constitue une base de données inédite au Maroc et en Afrique, conçue pour une meilleure compréhension du marché du travail en lien avec les structures productives.
avec MAP
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