Les travailleurs remplacés par ChatGPT partagent leur expérience

En seulement quelques mois, certains travailleurs ont perdu leur emploi en raison de l’essor de ChatGPT. Depuis le lancement de ce modèle de langage, de nombreuses études ont été publiées mettant en évidence les risques que représente ChatGPT, ainsi que ses concurrents, pour l’emploi. Alors que la plupart des prévisions mentionnent un horizon de plusieurs années, certains travailleurs se retrouvent déjà au chômage à cause de ces avancées en matière d’intelligence artificielle.
D’après Presse Citron, deux de ces travailleurs ont récemment partagé leur expérience avec le Washington Post. Olivia Lipkin, une rédactrice âgée de 25 ans qui travaillait dans une startup de San Francisco, a d’abord ignoré l’arrivée de cette IA. Cependant, elle a commencé à s’inquiéter lorsque ses supérieurs ont commencé à l’appeler « Olivia/ChatGPT », et que ses collègues ont discuté des moyens d’utiliser au mieux cet outil. Progressivement, ses responsabilités ont diminué et elle a finalement été licenciée sans explication en avril dernier. Elle a découvert plus tard que les dirigeants de son entreprise avaient évoqué en privé la possibilité de se passer d’un rédacteur grâce à ChatGPT, même si l’IA produisait régulièrement des contenus aberrants ou totalement inventés.
Eric Fein, un rédacteur de contenus marketing âgé de 34 ans, a connu une situation similaire. Facturant 60 dollars de l’heure pour ses textes, il avait réussi à obtenir un revenu confortable grâce à ses dix clients réguliers, ce qui bénéficiait à sa famille. Cependant, la situation a rapidement changé avec l’arrivée de ChatGPT. En l’espace de quelques semaines, ses dix clients l’ont tous abandonné, admettant être conscients de la piètre qualité du travail fourni par l’IA, mais soulignant qu’elle était gratuite.
L’un de ses clients, mécontent des erreurs du chatbot, est finalement revenu, mais les revenus étaient insuffisants et Eric Fein a décidé de changer de carrière. Il est maintenant chauffagiste, un métier qu’il considère comme plus sûr pour l’avenir.
Malheureusement, ces deux exemples pourraient n’être que les premiers d’une longue liste. Cette technologie semble véritablement remettre en question certains métiers autrefois considérés comme insubstituables par des machines. D’ailleurs, la banque Goldman Sachs a récemment estimé que 300 millions d’emplois sont menacés par l’intelligence artificielle.