Une enquête canadienne révèle une surabondance de sucre dans les produits pour bébé
Une enquête récente menée au Canada met en lumière une inquiétante prolifération d’allégations nutritionnelles et de caractéristiques « santé » sur des produits pour bébé qui devraient pourtant être consommés avec modération en raison de leur teneur élevée en sucre et de la présence d’arômes et d’additifs. Cette situation est principalement attribuée à une réglementation jugée insuffisante. Ces conclusions sont d’autant plus alarmantes que 29% des enfants de 2 à 4 ans présentent un excès de poids et/ou de l’obésité en 2020.
Les produits pour bébé affichent fréquemment des allégations nutritionnelles, telles que « Réduit en sucre, » « Sans sucres ajoutés, » ou « Spécialement adaptés aux besoins de bébé, » ce qui leur confère une image de produits sains. Environ 80% des produits étudiés arborent de telles mentions. Toutefois, les consommateurs doivent faire preuve de vigilance et vérifier la liste des ingrédients, car 30% des produits contiennent des ingrédients sucrants (sucre, miel, chocolat, etc.) et 38% des additifs.
Par exemple, le produit P’tit gourmand saveur chocolat blanc de Nestlé, qui prétend être « réduit en sucre, » contient tout de même 10 g de sucre pour 100 g, soit trois fois plus qu’un yaourt nature au lait entier classique. De même, le produit laitier Blédidej biscuité saveur vanille de Blédina contient 5 additifs et l’équivalent de 2,5 morceaux de sucre par brique de 250 ml.
La multiplication de produits de type snacks et desserts dans les rayons d’alimentation pour bébé est préoccupante car elle normalise le grignotage et la consommation de desserts sucrés après les repas.
Une réglementation européenne jugée permissive
Ces constats mettent en évidence que la réglementation européenne actuelle n’impose pas suffisamment de contraintes aux industriels, et cette réglementation doit être révisée. Elle est même considérée comme insuffisante par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise des mesures plus strictes pour les produits d’alimentation infantile, notamment en interdisant l’usage d’allégations nutritionnelles ou de santé, en interdisant l’ajout de sucre dans les recettes, en prohibant la vente de confiseries et de boissons sucrées, et en fixant des teneurs maximales en sucre pour certains produits. Malheureusement, ces recommandations sont peu suivies en France. Il est donc grand temps de réviser la réglementation afin d’améliorer la qualité des produits destinés à nos enfants.
Nos revendications
L’enquête a montré qu’il était possible de produire des produits alimentaires pour bébés sans ingrédients sucrants ni additifs. Par conséquent, la CLCV demande aux industriels d’améliorer la qualité de leur offre en limitant au maximum l’utilisation de ces ingrédients dans leurs recettes.
Il est impératif de renforcer la réglementation européenne concernant la composition nutritionnelle des produits alimentaires pour bébés, qui est actuellement trop permissive. Cette réglementation devrait fixer des teneurs maximales en sucres, matières grasses et sel, en se basant sur les recommandations de l’OMS. La CLCV estime également qu’il est temps d’envisager la mise en place d’un étiquetage nutritionnel clair et facilement lisible sur les produits destinés aux bébés.
Source : Clcv.org