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Crise médicale au Maroc : urgence d’adopter des mesures pour contrer la fuite des professionnels de la santé

En 2022, la densité médicale et paramédicale au Maroc atteint environ 1,7 professionnel de la santé pour 1 000 habitants, selon le rapport annuel du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Les estimations de l’évolution démographique laissent entrevoir une accentuation du déficit en personnel de santé, empêchant le pays d’atteindre la norme recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 4,45 agents de santé pour 1 000 habitants. Les défis liés à la formation et à la rétention du personnel qualifié dans le système de santé public rendent cette cible de plus en plus inaccessible.

Selon le rapport annuel 2022 du CESE, la pénurie actuelle de professionnels de la santé, exacerbée par la crise de la Covid-19, persiste depuis longtemps, touchant médecins, infirmiers et autres travailleurs paramédicaux.

Pour enrayer l’exode des compétences marocaines dans le secteur de la santé, le rapport suggère un changement de paradigme dans la gestion des carrières, mettant en avant des pratiques incitatives et motivantes, tout en maintenant le niveau de compétence et en renforçant le principe de méritocratie, surtout dans le secteur public.

Selon le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi, la question de l’exode des professionnels de la santé au Maroc est cruciale et entraîne des conséquences tragiques. Actuellement, plus de 14 000 médecins marocains travaillent à l’étranger, alors que le pays compte environ 29 000 médecins, répartis équitablement entre le secteur public et privé.

La moitié des médecins formés au Maroc émigrent chaque année, selon le ministre de l’Enseignement supérieur. Les raisons principales incluent l’insatisfaction salariale et de formation, les conditions de travail défavorables, notamment dans le secteur public, l’absence de budget alloué à la recherche, et le dénigrement des médecins dans les médias.

Face à cette pénurie de professionnels de la santé, les objectifs ambitieux en matière de couverture médicale au Maroc sont compromis. Selon les normes de l’OMS, le pays a moins de la moitié du nombre de professionnels requis.

Tayeb Hamdi souligne qu’après la pandémie de Covid-19, les pays européens cherchent à attirer davantage de médecins, aggravant ainsi le problème. Il appelle à des mesures urgentes pour freiner la migration continue des médecins, notamment en améliorant les conditions de travail, les salaires et les revenus, et en renforçant la formation.

En conclusion, il souligne l’importance d’une intervention rapide et efficace pour encourager les professionnels de la santé à exercer au Maroc, mettant en garde contre la persistance de l’émigration des médecins dans les années à venir.

Source : Fr.hespress.com 

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