Une réforme historique : les propositions de révision du code de la famille dévoilées
Une rencontre de communication d'envergure s'est tenue mardi à Rabat, conformément aux Hautes Instructions Royales de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour présenter les principaux contenus des propositions de révision du Code de la Famille. Cet événement marque une étape majeure dans la modernisation juridique et sociale du Royaume.
Une réunion sous le signe des hautes instructions Royales
Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a ouvert cette rencontre en soulignant son importance stratégique. Elle répond aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, formulées lors de la séance de travail au Palais Royal à Casablanca. À travers cette initiative, les représentants des médias nationaux et internationaux sont mobilisés pour informer l’opinion publique des amendements envisagés, destinés à garantir une révision profonde et substantielle du Code de la Famille.
Principes et orientations clés
M. Akhannouch a réitéré que les directives royales encadrent cette révision avec des principes clairs et des finalités précises. Les attentes de Sa Majesté seront traduites dans les meilleurs délais en un projet présenté au Parlement pour adoption.
Présentation des propositions
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a détaillé les grandes lignes des avancées réalisées dans le cadre de cette révision. Ces propositions incluent :
- Révision des dispositions légales sur des thèmes cruciaux tels que l’âge du mariage, la représentation légale commune, et la prise en compte du travail domestique dans le patrimoine.
- Droits renforcés : La Mout’â pour les femmes demandant le divorce et l’égalité en matière de droit au testament entre descendants petits-fils et petites-filles.
- Évolutions innovantes : Filiation des enfants nés hors mariage et successibilité entre époux de religions différentes.
Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a, pour sa part, présenté les avis juridiques émis par le Conseil Supérieur des Oulémas.
Une vision juridique alignée sur la Charia
Les propositions incluent des solutions alternatives conformes à la Charia, telles que l’abrogation du Taâsib en cas d’héritage exclusif par des filles. Elles s’inscrivent dans une démarche d’Ijtihad encadrée par la « Maslaha absolue » et le respect du rite malékite.
Une dimension sociale et humaine
Naima Ben Yahia, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, a mis en avant la portée sociétale de cette révision. Elle vise à :
- Garantir une meilleure protection juridique des femmes.
- Renforcer la stabilité familiale et les droits des enfants.
- Adapter le Code de la Famille aux mutations sociétales, notamment l’augmentation des foyers dirigés par des femmes.
Elle a également abordé les défis liés aux enfants abandonnés et victimes de violence, appelant à intensifier les efforts dans ce domaine.
Une Mobilisation Institutionnelle
La rencontre a réuni des personnalités de premier plan :
- Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants.
- Mohamed Ould Errachid, président de la Chambre des conseillers.
- El Hassan Daki, Procureur général du Roi près la Cour de cassation.
Étaient également présents des représentants des institutions constitutionnelles, comme Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme, et Saïd Chabar, Secrétaire général du Conseil supérieur des oulémas.
Vers une Nouvelle Ère pour la Famille Marocaine
Cette réforme, fruit d’une démarche participative et inclusive, inscrit le Maroc parmi les nations pionnières dans la promotion de l’égalité et la protection des droits des femmes et des enfants, tout en respectant ses spécificités culturelles et religieuses.
Lors de la séance de travail, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a insisté sur l’importance d’une communication transparente pour garantir l’adhésion de tous à ce projet ambitieux.