Une crise sans précédent dans le secteur avicole : qui est responsable de la flambée des prix ?
Le secteur avicole traverse une période critique, où les coûts de production explosent et les pratiques monopolistiques sont énoncées. Les petits éleveurs, particulièrement fragilisés, appellent le ministère de l’Agriculture à appliquer les recommandations du Conseil de la Concurrence pour réguler les prix des aliments pour animaux. Ces derniers espèrent une intervention rapide pour rétablir un équilibre dans un marché où la survie devient difficile.
Pendant ce temps, le prix de la volaille atteint les sommets, flirtant avec les 30 dirhams/kg. Les consommateurs, déjà éprouvés par l’inflation, voient s’éloigner l’idée d’une alternative économique à la viande rouge. Même les œufs, autrefois refuge des ménages modestes, subissent des augmentations imprévisibles, forçant certains à considérer des sources de protéines végétales comme solution de réponse.
Sur le marché de gros d’El Akkari à Rabat, les commerçants, impuissants, pointent du doigt les fermes avicoles. Selon eux, l’augmentation des prix trouve sa source dans les coûts exorbitants de production : un poussin qui coûtait 2 dirhams atteint aujourd’hui 7 dirhams, sans compter les dépenses liées au fourrage, aux injections vétérinaires et à l’énergie. Un vendeur résume la situation : « Avec 22 dirhams le kilo en sortie de ferme, ajoutés au transport, aux taxes et au travail, il est impossible de proposer des prix abordables. »
Certains consommateurs, comme un client subsaharien, trouvent malgré tout les tarifs acceptables au marché de gros, où les prix sont généralement plus compétitifs. Mais pour d’autres, la situation reste alarmante. Les marchands, eux aussi pris en étau, espèrent un retour à la normale qui leur permettra de vendre et d’acheter à des tarifs raisonnables.
Les éleveurs, de leur côté, dénoncent une gestion chaotique et des pratiques qu’ils qualifient d’avidité de la part de certains acteurs du secteur. Ils alertent également sur l’impact des maladies aviaires et des coûts exorbitants des matières premières, notamment le foin et le gaz. Dans ce contexte, les aviculteurs multiplient les appels aux autorités pour instaurer des règles strictes et limiter les abus.
En attendant des mesures concrètes, l’ensemble de la filière agricole reste pris dans un cercle vicieux où chacun, des producteurs aux consommateurs, subit les conséquences d’une crise économique et structurelle qui n’épargne personne.
Source : Hespress