Le gouvernement a dévoilé une feuille de route ambitieuse visant à dynamiser le marché du travail d’ici 2030, avec une enveloppe budgétaire de 15 milliards de dirhams (MMDH). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie gouvernementale pour 2025 et vise à contrer la hausse du chômage, qui a atteint 13,3 % en 2024.
Une répartition ciblée des fonds
Sur les 15 MMDH alloués, 12 MMDH seront consacrés à l’investissement, 1 MMDH au soutien du monde rural face à la sécheresse et 2 MMDH à l’amélioration des dispositifs de promotion de l’emploi.
La feuille de route s’articule autour de cinq axes : quatre stratégiques et un transversal dédié à la gouvernance et au pilotage de l’emploi. L’objectif est de mobiliser efficacement les parties prenantes pour générer des emplois durables, aussi bien dans le secteur formel qu’informel.
Trois mesures à court terme pour créer 350.000 emplois
Pour atteindre cet objectif d’ici 2026, le gouvernement prévoit trois interventions majeures :
- Soutien aux TPME : Accélération de la mise en œuvre de la charte des investissements pour les projets entre 1 et 50 millions de dirhams, avec un potentiel de création de 35.000 à 40.000 emplois.
- Renforcement des Politiques Actives de l’Emploi (Idmaj, Tahfiz, Taehil) : Généralisation de l’apprentissage et introduction d’une prime spécifique pour les TPE. Un budget supplémentaire de 2 MMDH sera mobilisé pour favoriser 422.500 insertions professionnelles en 2025.
- Soutien au secteur agricole : Maintien de la superficie emblavée en céréales au-delà de 4 millions d’hectares et développement de l’emploi agricole, sous la supervision du ministère de l’Agriculture.
Cinq réformes structurelles pour transformer le marché du travail
En plus des actions à court terme, cinq mesures structurelles seront mises en place :
- Fusion des Politiques Actives de l’Emploi en une prime unique pour encourager la création d’emplois au sein des entreprises.
- Renforcement de l’ANAPEC pour un accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi, dès le parcours scolaire via des career centers.
- Réduction des obstacles à l’emploi des femmes, avec la mise en place de crèches de proximité et l’amélioration des services de transport.
- Lutte contre le décrochage scolaire, avec pour objectif de réduire d’un tiers le nombre de décrocheurs d’ici 2026 (200.000 contre 300.000 actuellement).
- Modernisation des dispositifs de formation, afin d’adapter les cursus aux besoins du marché du travail.
Une gouvernance rigoureuse pour assurer le suivi
La réussite de cette feuille de route repose sur une gouvernance structurée en trois volets :
- Un comité ministériel de l’emploi, présidé trimestriellement par le Chef du gouvernement, pour assurer le suivi et la mise en œuvre des mesures.
- Une gouvernance des données, pilotée par la DEPF du ministère de l’Économie et des Finances, en collaboration avec le HCP, la CNSS et la DGI, afin d’harmoniser les indicateurs du marché de l’emploi.
- Une cellule de suivi opérationnel, rattachée aux services du Chef du Gouvernement, chargée d’assurer l’exécution des initiatives et leur intégration dans les stratégies sectorielles.
Avec cette feuille de route, le gouvernement ambitionne d’apporter une réponse structurelle aux défis du chômage et d’assurer une croissance économique inclusive.