IImpulsion Royale pour la mobilité à Casablanca

par DalaL Saddiqui

La capitale économique du Royaume est en train de vivre une métamorphose qui dépasse largement la simple modernisation de ses infrastructures. Elle se meut en laboratoire d’une métropole du futur au carrefour de continents.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné le coup d’envoi, durant le mois de septembre 2025, à deux chantiers d’envergure : le développement d’un réseau ferroviaire métropolitain inédit et la restructuration du complexe portuaire de la métropole. Deux actes forts qui traduisent une vision royale claire : faire de Casablanca un carrefour incontournable de la mobilité, du commerce et de l’attractivité internationale.

92 km de rail
D’un côté, le rail s’impose comme la colonne vertébrale d’une ville en quête de fluidité. Avec 20 milliards DH consacrés aux seuls projets de trains métropolitains de proximité, la capitale économique connait un nouveau souffle.
La future gare Casablanca-Sud, conçue comme un hub multimodal de nouvelle génération, illustre cette volonté de répondre aux besoins quotidiens des citoyens tout en accompagnant l’émergence d’un tissu économique moderne.
Le nouveau service ferroviaire métropolitain sera opérationnel à l’horizon 2030. Trois lignes, couvrant 92 km, relieront les principaux pôles urbains et périurbains de Casablanca, desservant
notamment le stade Hassan II et l’aéroport Mohammed V.
Dix gares modernes seront construites dans des quartiers comme Zenata, Sidi Bernoussi, Hay Mohammadi, Mers Sultan ou Nouaceur. Dès son lancement, le réseau devrait transporter 150.000 voyageurs par jour, désengorgeant les routes et réduisant significativement les
émissions polluantes.

Un port en mutation
De l’autre côté, le port de Casablanca connaît lui aussi un profond renouveau. La mise en service d’un terminal de croisières aux standards internationaux, la construction d’un chantier naval de grande capacité et l’édification d’un port de pêche moderne viennent redonner à cette infrastructure historique une place centrale dans la stratégie maritime du Royaume.
Avec 5 milliards DH investis, il ne s’agit pas seulement de rénover mais de repositionner Casablanca comme un hub portuaire non seulement compétitif, mais aussi complémentaire du géant Tanger Med, et préparé à accueillir de nouveaux flux liés au tourisme, au commerce et aux grands événements.

Une convergence stratégique
Ces deux chantiers ne peuvent être perçus indépendamment l’un de l’autre. Leur convergence est au cœur de la stratégie royale. Le rail et le port, chacun dans leur domaine, participent à une même logique : celle de relier le Maroc à lui-même et au monde.
Le développement d’un service aéro-express entre Casa-Port et l’aéroport Mohammed V, l’interconnexion entre la gare Casablanca-Sud et le tramway, ou encore la fluidité attendue dans la desserte des zones économiques ne prennent tout leur sens que lorsqu’ils sont pensés en lien avec l’activité portuaire. Le mouvement des voyageurs, des marchandises et des idées doit s’inscrire dans une continuité, où chaque maillon renforce l’autre.

Une mobilité mondiale
À l’approche de la Coupe du Monde 2030, coorganisée par le Maroc, cette vision prend une dimension stratégique supplémentaire. Les millions de visiteurs attendus ne viendront pas seulement pour assister aux matchs mais aussi pour découvrir un pays capable d’offrir des infrastructures de transport modernes, interconnectées et à la hauteur des standards internationaux. La gare Casablanca-Sud accueillera les flux de supporters et les orientera vers les stades, tandis que le terminal de croisières ouvrira la métropole aux flux touristiques internationaux. Ensemble, rail et port dessinent un paysage où le Maroc se projette comme une plateforme de mobilité mondiale.
Mais au-delà des échéances sportives, c’est bien un modèle durable qui se met en place. La réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce aux trains métropolitains, la création d’emplois liés à l’écosystème ferroviaire avec l’implantation de l’usine Hyundai Rotem à Benguérir , ou encore l’essor d’une industrie navale nationale via le nouveau chantier du port de Casablanca témoignent d’une même ambition : inscrire le Royaume dans les grandes dynamiques de transition écologique et économique.

Laboratoire d’une métropole du futur
Ce double mouvement – ferroviaire et portuaire – n’est pas anodin. Il reflète une constante dans les activités royales: placer le citoyen et l’attractivité du pays au cœur des investissements. À travers la mobilité quotidienne des Casablancais, l’ouverture sur les marchés internationaux et l’accueil d’événements planétaires, le Maroc façonne un avenir où chaque projet sert un dessein commun. Casablanca, longtemps marquée par la congestion et le manque de cohérence urbaine, s’affirme désormais comme le laboratoire d’une métropole du futur, à la croisée des chemins entre Afrique, Europe et Amérique.
Ces chantiers structurants, lancés sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, rappellent que les infrastructures ne sont pas de simples ouvrages techniques mais des outils de projection. Elles sont les instruments d’un Maroc qui construit son développement à long terme, assure sa compétitivité internationale et prépare sereinement son rendez-vous avec l’histoire sportive mondiale. Le rail et le port, loin d’être des entités séparées, se révèlent ainsi les deux visages complémentaires d’une même ambition royale : celle d’un pays en mouvement, solide dans ses fondations et audacieux dans sa vision.
Enfin, ces transformations sont autant de réponses pragmatiques à l’enjeu posé par l’organisation de la Coupe du Monde 2030 : elles garantissent une capacité d’accueil et de mobilité renforcée pour les visiteurs, tout en laissant un héritage durable pour les populations.
Le lien entre port et rail se révèle ici stratégique : il permet non seulement de gérer des flux massifs ponctuels mais aussi d’instaurer des dynamiques économiques pérennes, qui continueront de porter leurs fruits bien après les projecteurs sportifs.

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