Le système éducatif marocain présente encore d’importantes lacunes en matière d’infrastructures de base, particulièrement dans les zones montagneuses. Lors de son intervention devant la Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication à la Chambre des Représentants, le ministre de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohamed Saad Berrada, a dressé un constat alarmant : 4 000 classes de montagne ne disposent ni d’eau potable ni de toilettes.
Le ministre a souligné que cette situation affecte directement la dignité des élèves et constitue un facteur majeur d’abandon scolaire, notamment chez les filles. « Certaines familles cessent d’envoyer leurs filles à l’école lorsque les installations sanitaires sont insuffisantes ou inexistantes », a-t-il expliqué, rappelant que l’absence de toilettes propres et séparées est une cause directe du décrochage scolaire.
Pour remédier à cette situation, le ministère a commencé à identifier les établissements concernés à l’aide de solutions innovantes, telles que l’analyse d’images satellites, afin de dresser des cartes précises et prioriser les interventions. L’objectif est d’assurer l’accès à des sanitaires séparés pour les filles et les garçons, un enjeu qualifié par M. Berrada de « problème de dignité et de priorité nationale ».
Le ministre a conclu en appelant à une mobilisation collective impliquant les collectivités locales, la société civile et les autres ministères : « Il n’est pas raisonnable qu’en 2025 nous ayons encore des écoles sans toilettes. Nous y travaillons, et nous le disons en toute transparence. »