Cité emblématique du cinéma marocain, Ouarzazate fait l’objet d’un vaste programme de relance culturelle et touristique estimé à 820 millions de dirhams. Objectif : redynamiser une ville au patrimoine exceptionnel, mais fragilisée par la baisse des tournages et la concurrence régionale.
Ouarzazate, surnommée la « porte du désert », renoue avec les ambitions de ses grandes années. Le ministère du Tourisme, en partenariat avec la Société marocaine d’ingénierie touristique et les autorités locales, a lancé un programme de 820 millions de dirhams destiné à revitaliser l’activité culturelle et cinématographique.
Ce plan vise à renforcer les infrastructures, moderniser les studios de tournage et valoriser les circuits patrimoniaux. Des projets de réhabilitation concernent notamment la Kasbah de Taourirt, classée patrimoine national, ainsi que des musées et sites historiques de la vallée du Drâa.
La région, longtemps haut lieu du tourisme culturel et cinématographique, a souffert d’un net ralentissement après la pandémie et du déplacement de certains tournages vers d’autres destinations. Le programme ambitionne de replacer Ouarzazate au centre de la carte mondiale du cinéma.
Les autorités misent sur la diversification des produits : festivals, circuits culturels, tourisme saharien et écotourisme. L’objectif est d’attirer des visiteurs tout au long de l’année, au‑delà de la haute saison.
Le plan inclut la création de nouveaux espaces culturels, l’appui à la production cinématographique locale et la promotion d’un tourisme expérientiel, plus respectueux des communautés. Pour l’économie locale, l’effet d’entraînement est attendu sur l’hôtellerie, l’artisanat, la restauration et le transport.
Les professionnels saluent la vision d’ensemble, mais soulignent la nécessité d’une promotion internationale plus offensive. La ville reste sous‑représentée sur certains marchés, malgré un potentiel unique de paysages et d’infrastructures.
À terme, ce plan s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification touristique à l’horizon 2030. S’il se concrétise, Ouarzazate pourrait redevenir un moteur culturel et économique du Sud marocain, symbole d’une relance ancrée dans la valorisation du patrimoine.
