Le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique marocaine s’établit à 10.600 dirhams en 2025, contre 7.381 dirhams en 2015, soit une progression de 43,6 % sur dix ans, selon les données officielles. Cette hausse résulte principalement des promotions de grade et des augmentations salariales décidées dans le cadre du dialogue social mené par le gouvernement avec les centrales syndicales.
Entre 2015 et 2025, la politique salariale de l’État a connu plusieurs cycles de revalorisation. Les mesures issues des accords sociaux, notamment celles conclues en 2019, 2022 et 2024, ont permis d’améliorer sensiblement le revenu moyen des agents publics. Ces hausses, combinées aux avancements automatiques de grade, ont contribué à une augmentation annuelle moyenne de 3,7 % du salaire net.
Cette évolution s’inscrit dans une stratégie plus large de revalorisation des carrières dans la fonction publique, particulièrement dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’administration territoriale, qui concentrent l’essentiel des effectifs.
La répartition des salaires montre une concentration marquée autour des tranches intermédiaires. Près de 71,3 % des fonctionnaires perçoivent un revenu compris entre 6.000 et 14.000 dirhams par mois. À l’inverse, seuls 4,8 % des agents bénéficient d’un salaire supérieur à 20.000 dirhams, tandis que 38,4 % touchent un revenu net inférieur ou égal à 8.000 dirhams.
Les salaires les plus bas — entre 4.500 et 6.000 dirhams — concernent environ 10 % des fonctionnaires civils, principalement les personnels d’exécution. Cette distribution témoigne d’une structure salariale globalement équilibrée, où la majorité des effectifs demeure concentrée dans les classes moyennes de rémunération.
Les écarts de revenus restent toutefois sensibles selon les catégories professionnelles.
Personnel d’exécution (échelle 6 et assimilés) : 5.925 dirhams en moyenne ;
Personnel de maîtrise (échelles 7 à 9) : 7.238 dirhams ;
Cadres et cadres supérieurs (échelle 10 et plus) : 12.484 dirhams.
Cette hiérarchie reflète la progression des carrières dans l’administration, où la rémunération croît avec le niveau de responsabilité, l’ancienneté et la qualification.
Le salaire minimum dans la fonction publique a lui aussi été relevé à plusieurs reprises : de 3.000 dirhams en 2015 à 4.500 dirhams en 2025. Cette évolution progressive — 3.258 DH en 2020, 3.500 DH en 2023, 4.000 DH en 2024 — illustre la volonté du gouvernement de renforcer le pouvoir d’achat des agents publics à revenus modestes, dans un contexte de hausse généralisée du coût de la vie.
L’amélioration du salaire moyen dans la fonction publique traduit non seulement un effort budgétaire soutenu de l’État, mais aussi une modernisation de la gestion des ressources humaines. La réforme de la rémunération, combinée à la digitalisation des carrières et à l’harmonisation des grilles indiciaires, vise à instaurer davantage d’équité et de transparence.

