Le Maroc s’apprête à franchir une étape décisive dans sa transition numérique. Après l’attribution des licences 5G à Maroc Telecom, Inwi et Orange Maroc, le lancement officiel du très haut débit mobile est attendu dans les prochains jours.
Selon Finances News Hebdo, la publication du décret d’attribution au Bulletin officiel devrait intervenir dans les toutes prochaines heures, marquant « l’ultime étape avant le lancement commercial de la 5G ». Plusieurs sources évoquent une date symbolique : le 6 novembre, jour du cinquantenaire de la Marche verte, qui pourrait coïncider avec le démarrage officiel du service.
L’histoire de ce déploiement a commencé le 11 juillet 2025, lorsque l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a lancé un appel à concurrence dans le cadre de la stratégie « Maroc Digital 2030 », feuille de route nationale pour moderniser les infrastructures numériques et renforcer la compétitivité technologique du Royaume.
Deux semaines plus tard, les trois opérateurs historiques – Maroc Telecom, Inwi et Orange Maroc – obtenaient leurs licences, ouvrant la voie à une nouvelle ère du très haut débit mobile.
Citant l’analyste télécoms Salma Touzani, Finances News souligne que « le Maroc a fait le choix d’une régulation structurée et prévisible, fondée sur la transparence et la concurrence loyale ». Cette approche graduelle, ajoute-t-elle, « permet de sécuriser les investissements tout en évitant la précipitation observée sur d’autres marchés africains ».
Les résultats publiés par l’ANRT indiquent que Maroc Telecom a obtenu une bande de 120 MHz pour 900 millions de dirhams TTC, tandis qu’Inwi et Orange Maroc se sont chacun vu attribuer 70 MHz pour 600 millions de dirhams TTC.
L’enveloppe totale s’élève ainsi à 2,1 milliards de dirhams, pour des licences d’une durée de vingt ans renouvelables.
Le régulateur impose par ailleurs des obligations de couverture strictes : 45 % de la population devra être desservie d’ici 2026, et 85 % à l’horizon 2030.
Le coût global du déploiement, incluant les équipements, la fibre optique, la maintenance et l’énergie, est estimé à plus de 80 milliards de dirhams d’ici 2035, selon Finances News Hebdo.
Avec cette attribution, le Maroc devance plusieurs économies régionales. Peu de pays africains disposent d’un cadre réglementaire aussi complet.
En Afrique du Nord, seuls l’Égypte et la Tunisie amorcent à peine leur transition, tandis que l’Afrique du Sud reste le seul pays du continent à avoir lancé la 5G à grande échelle.
Ce déploiement conforte la place du Royaume comme laboratoire numérique africain, salué pour la qualité de sa planification et de sa régulation.
L’ANRT a opté pour la bande des 3,5 GHz, déjà utilisée par l’Union européenne et de nombreux pays asiatiques, garantissant ainsi interopérabilité et efficacité spectrale.
Au-delà de la performance mobile, la 5G est conçue pour soutenir les secteurs productifs : industrie, logistique, santé ou agriculture.
Les zones industrielles et portuaires du Royaume anticipent déjà l’arrivée des réseaux privés 5G, permettant d’automatiser les chaînes de production, d’améliorer la traçabilité et de réduire les coûts de maintenance.
