L’instauration de nouveaux droits d’inscription pour les fonctionnaires souhaitant reprendre leurs études à l’université crée un véritable tollé dans le milieu académique. Plusieurs établissements auraient déjà appliqué ces frais, variant entre 6.000 et 17.000 dirhams selon le cycle (licence, master ou doctorat), suscitant une vague de protestations parmi les enseignants, étudiants et agents publics concernés.
Beaucoup y voient une remise en cause du principe de gratuité de l’enseignement public, inscrit dans la Constitution. Surtout que cette mesure serait entrée en vigueur sans texte officiel, ce qui interroge sur sa légalité. Des voix s’élèvent également pour dénoncer l’absence de critères sociaux permettant d’adapter les frais aux revenus. Pour un fonctionnaire touchant le salaire minimum, l’inscription représenterait plus du quart de son revenu annuel.
Face à la montée des critiques, un responsable du ministère de l’Enseignement supérieur a tenu à clarifier la position officielle : aucune décision formelle n’a encore été adoptée pour imposer ces frais. Le dossier serait toujours à l’étude afin d’élaborer un cadre global conciliant droit à la formation et développement de l’enseignement continu. Le ministère a également réaffirmé son opposition à toute initiative isolée et non fondée juridiquement, précisant que des instructions claires seront adressées aux universités dans les prochains jours.
En attendant, la mesure continue d’alimenter le débat sur l’avenir du modèle universitaire marocain. Enseignants, syndicats et associations appellent à la suspension immédiate des nouveaux frais et à l’ouverture d’une concertation nationale sur la gratuité de l’enseignement supérieur, qu’ils considèrent comme un pilier de la justice sociale et de l’égalité des chances.
Avec Al Akhbar

