Casablanca accélère la modernisation de son réseau d’eau et prépare l’arrivée de la méga-usine de dessalement
Casablanca poursuit une transformation de grande ampleur pour sécuriser son approvisionnement en eau potable, un enjeu devenu central face au stress hydrique. La modernisation du réseau figure au cœur de cette stratégie, avec notamment la mise en place de 30 kilomètres de nouvelles canalisations destinées à fiabiliser la distribution dans plusieurs quartiers de la ville. Selon Al Ahdath Al Maghribia, cet investissement de 30 millions de dirhams vise à améliorer durablement la qualité du service et à répondre aux besoins d’une population en constante croissance.
Dans plusieurs zones de la métropole, les chantiers ont déjà atteint un stade avancé. Sidi Bernoussi, Hay Mohammadi et Sidi Moumen figurent parmi les secteurs où les travaux sont quasiment achevés, tandis que Bloc Koudia, Lotissement Noor et Nouzha continuent de faire l’objet d’interventions soutenues. L’objectif est de résoudre des problèmes récurrents de fuites et de basses pressions, qui entraînaient des pertes d’eau importantes et fragilisaient une partie du réseau. Cette démarche est d’autant plus nécessaire que Casablanca affiche une consommation quotidienne dépassant 524.000 mètres cubes, un volume record à l’échelle nationale qui impose une gestion plus rationnelle de la ressource.
Parallèlement, la ville se tourne vers le recyclage des eaux usées pour l’arrosage de ses 500 hectares d’espaces verts, une démarche qui s’inscrit dans une logique de préservation et de diversification des sources d’approvisionnement. La Société régionale multiservices (SRM) considère ces différents chantiers comme une étape structurante de la modernisation des infrastructures hydriques, en cohérence avec les orientations nationales prônant une utilisation plus responsable de l’eau.
Dans ce cadre, le ministère de l’Équipement et de l’Eau a présenté plusieurs initiatives destinées à renforcer la résilience de la métropole. L’une d’elles concerne la connexion des réseaux nord et sud, une opération permettant d’augmenter les volumes en provenance du barrage Sidi Mohammed Ben Abdallah. Ce renforcement du maillage vise à stabiliser l’alimentation de la ville tout en anticipant les pics de consommation.
À moyen terme, c’est surtout le projet de méga-usine de dessalement de Casablanca-Settat qui constitue le chantier le plus ambitieux. Cette future installation, annoncée comme la plus grande du continent africain, doit entrer en service en 2026 et produire jusqu’à 300 millions de mètres cubes par an. En préparation de cette étape majeure, la SRM a lancé dès 2025 pas moins de 211 projets liés à l’eau potable, pour un montant total de 5,3 milliards de dirhams.
En réunissant modernisation du réseau, optimisation des ressources et investissements massifs, Casablanca organise ainsi une révision profonde de son modèle hydrique, indispensable pour répondre aux défis climatiques et démographiques des prochaines années.
