À Casablanca, les préparatifs du Mondial 2030 s’accompagnent d’une refonte d’envergure des infrastructures urbaines et régionales. Une rencontre-débat organisée mercredi soir dans la métropole a réuni responsables publics, experts et acteurs économiques pour faire le point sur l’avancement des projets structurants inscrits dans cette dynamique.
Les participants ont souligné l’importance des investissements déployés ces dernières années pour renforcer la compétitivité de Casablanca, moderniser ses équipements et affirmer son rôle comme hub économique et événementiel sur le continent. Le président du Conseil régional de Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz, a rappelé que plusieurs chantiers s’inscrivent directement dans les préparatifs du Mondial, citant notamment les efforts réalisés pour améliorer les indicateurs environnementaux, soutenus par un programme de 5,5 milliards de dirhams dédié au renforcement du réseau des eaux pluviales.
Il a également mis en lumière les projets majeurs en cours ou récemment lancés, tels que le nouveau complexe portuaire, l’évolution du réseau à grande vitesse, le projet de RER, l’extension du terminal de l’aéroport Mohammed V ou encore la construction du grand stade. Les investissements engagés ne se limitent pas à la capitale économique : plusieurs villes de la région, comme El Jadida, Berrechid, Benslimane, Mohammedia et Médiouna, profitent également de programmes structurants.
La présidente du Conseil de la commune de Casablanca, Nabila Rmili, a dressé un bilan mettant en avant une accélération notable des chantiers urbains. Elle a cité la multiplication des trémies, la modernisation des principales pénétrantes et une extension significative des espaces verts. Parmi les initiatives emblématiques figure l’aménagement de 40 hectares le long de l’autoroute urbaine, 60 hectares sur les grands boulevards, ainsi que la transformation de l’ancienne décharge de Sidi Moumen en parc de 15 hectares accueillant chaque jour plusieurs milliers de visiteurs.
Sur le volet environnemental, elle a évoqué la valorisation des eaux de source et la mise en service de deux stations dédiées à la réutilisation des eaux usées pour irriguer la corniche et divers quartiers. Elle a également insisté sur l’importance du futur centre de valorisation des déchets, destiné à produire de l’énergie pour l’éclairage public et à réduire fortement l’enfouissement.
Du côté des infrastructures routières, le représentant d’Autoroutes du Maroc, Mohamed Chouh, a détaillé les projets engagés pour accompagner la CAN 2025 et le Mondial 2030. Il a notamment évoqué le triplement de l’autoroute Mohammedia–Berrechid, finalisé en 2024, ainsi que l’élargissement des nœuds d’Aïn Harrouda et de Sidi Maârouf, dont la mise en service est prévue ce mois-ci. Il a également annoncé la livraison, le 18 novembre, de l’autoroute Tit Mellil–Berrechid, longue de 30 km et réalisée en avance sur le calendrier. À plus long terme, la future autoroute Casablanca–Rabat continental, un projet de 60 km prévu pour 2028, représentera l’un des chantiers majeurs menés principalement par des entreprises marocaines.
Sur le plan touristique, le président de la Confédération nationale du tourisme, Hamid Bentahar, a insisté sur la nécessité de faire de Casablanca une destination d’accueil irréprochable pour les visiteurs du Mondial. Il a estimé que les infrastructures d’hébergement, les services et l’aéroport devront offrir une expérience conforme aux standards internationaux. Il a également plaidé pour un palais des congrès dédié et pour l’ouverture de l’aéroport aux vols low-cost, une mesure qui favoriserait le remplissage hôtelier, notamment les week-ends.
Enfin, la dimension numérique a également été mise en avant par le Chief Technology and Information Officer d’Orange Maroc, Mohamed Benali, qui a souligné l’importance de faire de Casablanca une vitrine de la ville intelligente. Il a rappelé l’extension rapide du réseau fibre optique et l’arrivée de la 5G, indispensables pour répondre aux besoins des habitants, des entreprises et des futurs visiteurs.
La rencontre a ainsi permis de dresser un tableau complet de la transformation en cours et de confirmer la mobilisation collective pour préparer Casablanca aux exigences des grands événements internationaux à venir.
Avec MAP

