Agrumes : le Maroc table sur une production record cette année
La filière agrumicole se dirige vers une campagne 2025-2026 nettement plus productive, portée par des prévisions qui annoncent un volume avoisinant 1,9 million de tonnes. Cette hausse traduit une reprise solide malgré un contexte météorologique toujours fragile, comme le soulignent les estimations du ministère de l’Agriculture relayées par Les Inspirations Eco. Du côté de la profession, les projections se montrent encore plus optimistes : la fédération Maroc Citrus estime que les volumes pourraient se rapprocher des 2,1 millions de tonnes, une progression accueillie avec prudence mais confiance.
Cette dynamique positive ne devrait cependant pas se refléter pleinement dans les exportations. Les contraintes hydriques persistantes ont freiné le développement de certaines variétés, notamment les petits fruits, et ont influencé la taille des agrumes. La récolte reste largement composée de calibres 3, 4 et 5, formats moins recherchés sur les marchés internationaux. Cette réalité réduit les marges de valorisation pour les exportateurs, qui peinent à capitaliser sur l’augmentation globale de la production.
Les prévisions de ventes à l’étranger demeurent donc mesurées, autour de 600.000 tonnes, en ligne avec les expéditions de la campagne précédente. Pour atténuer ces limites et soutenir la compétitivité du secteur, une nouvelle aide publique a été instaurée : une subvention de 1.000 dirhams par tonne exportée vers l’Europe, l’Afrique ou les États-Unis, hors variété Nadorcott. En parallèle, le programme national de protection des vergers continue de sécuriser près de 50.000 hectares face aux aléas climatiques.
Les marchés importateurs conservent globalement leur configuration habituelle. L’Union européenne et le Royaume-Uni concentrent 35% des débouchés, l’Amérique du Nord 30%, la Russie 17% et l’Afrique subsaharienne 12%. France, Pays-Bas, Royaume-Uni, Canada ou États-Unis se répartissent ainsi les principaux flux, offrant une diversité de clients qui amortit l’impact des variations de production.
Cette diversification se renforce d’ailleurs avec l’ouverture progressive de nouveaux marchés. Le Japon, récemment accessible grâce à un accord phytosanitaire, commence à recevoir ses premières cargaisons. La demande s’élargit également en Asie du Sud-Est et en Inde, tandis que le continent africain confirme son essor et atteint désormais 13% des exportations, devenant une destination appréciée pour les gros calibres.
Entre l’augmentation attendue des volumes, les dispositifs de soutien public et la solidité des marchés étrangers, la campagne s’ouvre sous de bons auspices. La filière avance avec ambition, même si les défis liés au climat et aux contraintes de calibre continuent d’imposer une vigilance constante.
Avec Les Inspirations Eco
