La Commission Nationale de contrôle de la Protection des Données à caractère Personnel (CNDP) a organisé, le 22 février 2018 à Casablanca, l’un des plus grands évènements en Afrique dédiés à la protection de la vie privée et des données personnelles.
Cette conférence internationale a réuni les régulateurs de la protection des données personnelles provenant des pays africains (Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Maroc, Tunisie et Sénégal), la Présidente de la Conférence Internationale et de la CNIL française, le Superviseur Européen de la protection des données personnelles (EDPS), le Vice-Président de l’autorité belge de protection de la vie privée ainsi que des experts de la Commission Européenne, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et d’ONG de renommée mondiale dans le domaine de la protection de la vie privée.
Environ 400 participants, représentant des organismes et établissements publics, des pouvoirs judiciaires, des fédérations professionnelles, des ONG et des universitaires, ont pris part à cet évènement.
La conférence a été inaugurée par des allocutions du Secrétaire Général de la CNDP, du Président du Réseau Africain des Autorités de Protection des Données Personnelles (RAPDP) et de la Présidente de la Conférence Internationale des Commissaires à la protection de la vie privée des données personnelles (ICDPPC), qui ont souligné l’importance de ce rendez-vous africain en rappelant l’importance accrue de la protection de la vie privée dans le développement économique et social de chaque pays.
Un premier tour de table a été consacré à l’état des lieux, les enjeux, les défis et les opportunités de la protection des données personnelles dans chacun des pays africains représentés, avant de permettre aux participants de s’informer et de débattre autour du rôle que doit jouer la protection de la vie privée et des données personnelles dans l’économie africaine, des mesures d’accompagnement qui s’imposent pour permettre aux africains de tirer profit des évolutions technologiques sans exposer leurs vies privées et de l’impact sur les économies africaines du nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD).
A l’issue de cette journée, les conférenciers se sont mis d’accord sur la nécessité de :
- développer des positions communes au sein du continent africain concernant les questions et les enjeux internationaux de la protection de la vie privée et des données personnelles ;
- étendre les droits de protection de la vie privée aux citoyens africains afin de les prémunir contre les éventuels menaces sur la vie privée que peuvent poser certaines technologies ;
- développer les canaux de communication entre l’Afrique et d’autres régions du monde, l’Europe en l’occurrence, en vue de promouvoir la création d’un espace favorable à la circulation fluide des données ;
- renforcer le rôle du Réseau Africain des Autorités de Protection des Données Personnelles (RAPDP) et de la coopération entre les acteurs de l’écosystème de la protection de la vie privée en Afrique (Autorités, pouvoirs publics, entreprises, chercheurs, ONG et presse), dans l’objectif de créer des synergies et des plateformes d’échange d’expertises entre ces derniers ;
- développer des réflexions, au sein du RAPDP pour faire face aux défis qu’impose le développement des TIC (Réseaux sociaux, Big data, IoT…) ;
- intégrer la protection de la vie privée dans les plans de développement sociétal ;
- instaurer une confiance numérique effective ;
- pérenniser ce type de rendez-vous tout en prévoyant d’autres formes d’échanges pour la communauté africaine de la protection de la vie privée et des données personnelles.