Covid19/Application de tracking: la CNDP semble mal digérer son exclusion

La CNDP, Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données à Caractère Personnel, semble mal digérer que l’on ne l’ait pas consultée avant le lancement du cahier des charges pour le développement d’une application de tracking du Covid 19.

Dans un communiqué officiel, ses responsables annoncent qu’ils ont pris connaissance, comme tout le monde, « par voie de presse, de la volonté du gouvernement de mettre en place une application de « contact tracing ». Et que « cette annonce a immédiatement généré, une interrogation, et voire, une inquiétude citoyenne autour des risques de déploiement d’un Etat de surveillance dans le cas où les usages permis par cette application n’étaient pas respectueux des droits humains et encadrés juridiquement ».

Et que surtout: « la loi 09-08, en alignement avec l’article 24 de la Constitution du Royaume, confère à la CNDP la mission publique de contrôle de la protection des données à caractère personnel et de la vie privée, en particulier au sein de l’écosystème numérique ».

Ce rappel à l’ordre constitutionnel aurait bien, le gouvernement (ministère de l’Intérieur+ministère de la Santé) aurait bien pu s’en passer s’il avait intégré la CNDP dans son comité de pilotage.

En tout cas, sans être officiellement consultée, la Commission livre son avis assorti des précautions à prendre pour que l’application soit valide tout en se disant être « à la disposition des autorités gouvernementales pour les accompagner à conforter le cadre de confiance numérique pouvant contribuer à gérer les deux priorités du moment : la gestion du risque sanitaire et le maintien de l’activité économique » et à « la CNDP se tient également à la disposition des citoyens pour répondre à leurs interrogations et suivre leurs craintes et inquiétudes au sujet du non-respect de leur vie privée et de leurs données à caractère personnel ».

Ci-après la liste des gardes-fous de la CNDP quant à l’application de tracking en développement:

« Il est recommandé que l’usage de ce type d’application soit déployé sur la base d’une confiance volontariste et non sur la base d’une obligation difficile à mettre en œuvre.

Pour assurer cette condition sine qua non de confiance concernant la collecte et l’utilisation des données à caractère personnel, la CNDP recommande fortement au gouvernement de :

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