Le nom amusant de « Mu » pourrait évoquer davantage un gentil personnage de dessin animé qu’un redoutable virus mutant, mais que l’on ne s’y trompe pas… L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) surveille un nouveau variant du coronavirus baptisé « Mu », a-t-elle indiqué dans la nuit de mardi à mercredi. Il présenterait des mutations susceptibles d’engendrer un « échappement immunitaire », c’est-à-dire une résistance aux vaccins.
L’OMS souligne que des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les caractéristiques de ce variant. Pour l’heure, « Mu » – appelé B.1.621 dans la nomenclature scientifique – est classé comme « variant à suivre », selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire que tient l’OMS sur l’évolution de la pandémie.
Depuis son signalement en Colombie en janvier dernier, le variant Mu a été signalé dans d’autres pays d’Amérique du Sud et en Europe. « Bien que la prévalence mondiale du variant Mu parmi les cas séquencés ait diminué et soit actuellement inférieure à 0,1 %, sa prévalence en Colombie (39 %) et en Équateur (13 %) a constamment augmenté », explique l’OMS.
« En cours d’évaluation » en France
En France, ce variant Mu (B.1.621) n’est classé qu’« en cours d’évaluation » pour le moment. Lui et son sous-lignage B.1.621.1 « ont été détectés sporadiquement en métropole depuis mai 2021 », avec aucun cas recensé lors des deux dernières enquêtes Flash de séquençage. Santé publique France indique que « les données expérimentales préliminaires suggèrent une diminution de la neutralisation par les anticorps post-infectieux ou post-vaccinaux » mais qu’ « une transmission accrue par rapport à Delta semble peu probable ».
Tous les virus, y compris le SARS-CoV-2 responsable du Covid-19, mutent avec le temps. La plupart des mutations n’ont que peu ou pas d’incidence sur les propriétés du virus. Cependant, certaines peuvent affecter les propriétés du virus et influer, par exemple, sur la facilité avec laquelle il se propage, la gravité de la maladie qu’il entraîne ou l’efficacité des vaccins, des médicaments, des outils de diagnostic ou des autres mesures sociales et de santé publique.
L’apparition, fin 2020, de variants qui présentaient un risque accru pour la santé publique mondiale a conduit l’OMS à caractériser des variants à suivre et des variants préoccupants. Une façon de hiérarchiser les activités de surveillance et de recherche au niveau mondial.
L’OMS a décidé de nommer les variants à suivre ou préoccupants à l’aide de lettres de l’alphabet grec, afin d’éviter toute stigmatisation d’un pays en particulier et de permettre au grand public de prononcer les noms plus facilement. Actuellement, l’organisation considère que quatre variants sont préoccupants, parmi lesquels Alpha, présent dans 193 pays, et Delta, présent dans 170 pays. Cinq autres, dont Mu, sont à suivre.
Source: Le Parisien