Le Maroc développe le dessalement de l’eau de mer, avec 15 stations opérationnelles et six en construction, dont la plus grande
en Afrique à Casablanca. Des barrages et forages sont aussi mis en place pour gérer la demande croissante et préserver les eaux
souterraines.
Le dessalement de l’eau de mer,
initialement destiné à l’approvisionnement
en eau potable des
provinces du Sud en raison de
leur faible potentiel hydrique,
s’est étendu à d’autres villes
telles que le Grand Agadir et Al
Hoceima, et à d’autres usages
comme l’irrigation et l’industrie
du phosphate. Grâce à l’évolution
du cadre réglementaire,
ces projets peuvent désormais
être développés par le secteur
public et privé, notamment avec
la loi 86-12 relative aux contrats
de Partenariat-Public-Privé et le
projet de décret sur le dessalement
en cours d’amendement.
Actuellement, le Maroc dispose
de 15 stations de dessalement
de l’eau de mer en exploitation,
avec une capacité de production
totale de 192 millions de mètres
cubes par an (Mm³/an). De plus,
six autres stations, d’une capacité
totale de 438,3 Mm³/an, sont
en cours de réalisation à Casablanca,
Safi, Jorf Lasfar, Sidi Ifni,
Dakhla et Amgriou.
Diversification des ressources
Dans le cadre de la diversification
de ses ressources en
eau, le Maroc construit la plus
grande station de dessalement
en Afrique dans la zone côtière
de Casablanca, avec une capacité
de production totale de 300
millions de mètres cubes par an, dont 250 millions pour l’eau
potable et 50 millions pour l’irrigation.
La première phase de ce
projet, initiée début 2024, prévoit
une capacité de production annuelle
de 200 millions de mètres
cubes et sera mise en service fin
2026. Ce projet utilisera l’énergie
éolienne pour répondre à ses
besoins énergétiques, optimisant
ainsi le coût de production
de l’eau dessalée.
Barrages et forages
Parallèlement, le projet de station
de dessalement de Nador
vise une capacité de production
totale de 250 millions de m3 par
an, répartie entre 140 millions
pour l’eau potable et 110 millions
pour l’irrigation. Actuellement,
la préparation du cahier
des charges pour le contrat de
partenariat public-privé est en
cours.
En termes de construction de
barrages et de forages, le Maroc
possède un patrimoine hydraulique
important avec 154
grands barrages d’une capacité
excédant 20,7 milliards de
mètres cubes, ainsi que 146
petits barrages. Le Ministère de
l’Équipement et de l’Eau réalise
actuellement 17 grands barrages
d’une capacité totale de
5,6 millions de mètres cubes,
un barrage moyen et trois petits
barrages. De plus, le ministère
accompagne techniquement les
Agences Régionales d’Exécution
des Projets pour la réalisation
de petits barrages régionaux. Actuellement,
deux petits barrages
sont en cours dans la région de
Drâa-Tafilalet et un autre dans la
région de Béni Mellal-Khénifra.
Les eaux souterraines jouent
un rôle crucial pour le développement
économique et social
du pays, fournissant la principale
source d’eau potable pour
la majorité du monde rural et
contribuant à la sécurisation de
l’approvisionnement en eau de
nombreuses villes. Toutefois, la
demande croissante en eau et la
succession des années de sécheresse
ont conduit à une exploitation
excessive des aquifères,
dépassant leur volume renouvelable
annuel. Cela a entraîné une
baisse du niveau d’eau et une
diminution des réserves dans
les nappes, ainsi qu’une dégradation
de la qualité des eaux
souterraines, particulièrement
dans les aquifères côtiers de Casablanca
à Safi.