C’est pour le moins une aberration : augmenter les prix des CD, clés USB, cartes mémoires, disques durs externes sous le couvert de la redevance pour droits d’auteurs et droits voisins. C’est d’autant plus aberrant que les augmentations peuvent atteindre 150 dirhams (pour les disques durs externes) et que ce sera au consommateur de supporter le surcoût. L’Economiste du 8 mai qui rapporte l’information dans les De Bonnes Sources explique que «les importateurs sont tenus d’effectuer leurs déclarations auprès du Bureau marocain des droits d’auteur 20 jours avant la commercialisation». Donc, on ne protège aucune industrie locale de supports digitaux avec une telle mesure. Que cherche-t-on alors : freiner le piratage ? Cela passe davantage par du contrôle et non par le fait de rendre plus cher les supports servant aux copies. De plus, cela ne concerne globalement que les CD-DVD (pas les mémoires flash, pas les disques durs externes). Faut-il attirer l’attention par ailleurs qu’aujourd’hui l’essentiel de ce qui est piraté est regardé en ligne ? En outre, comment évaluer les prestations rendues par le BMDA et le retour sur investissement d’une telle mesure? Comment expliquer dans ce sens le fait que la majorité des artistes nationaux se plaignent de la faiblesse des reversements reçus du bureau, quand reversement il-y-a? Autant de questions que soulève cette augmentation aussi bien soudaine que surprenante!