Légumes marocains : quand les producteurs sèment, les courtiers récoltent

Les agriculteurs marocains peinent à tirer profit de leur travail malgré les aides gouvernementales destinées à encourager la production de légumes de base. Ces mesures, bien qu’appréciées, ne suffisent pas à résoudre les dysfonctionnements du marché, où les intermédiaires profitent de la situation au détriment des producteurs.

Le ministre de l’Agriculture, Ahmed Bouari, a confirmé le maintien de ce soutien pour la deuxième année consécutive, ciblant les pommes de terre, tomates et oignons sur une superficie de 110 000 hectares. Si cette aide a permis une stabilité des prix pour les consommateurs, les producteurs continuent de dénoncer les faibles marges qu’ils obtiennent face à des coûts de production croissants, notamment liés au gaz. Certains, comme Ayoub, agriculteur dans la province de Sefrou, estiment que ces subventions, bien que nécessaires, restent insuffisantes et appellent à une revalorisation des montants pour l’oignon.

Le déséquilibre persistant des canaux de commercialisation est un obstacle majeur. Les courtiers dominent le marché, privant les agriculteurs de gains équitables. Pour Saïd, producteur d’oignons dans la province de Benslimane, la solution réside dans une ouverture accrue des exportations, permettant une meilleure rentabilité. Houcine Aderdour, président de la Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Fruits et Légumes, partage cette vision tout en saluant les efforts de l’État, qui ont contribué à la baisse des prix dans les marchés de gros.

Cependant, sans une refonte du système de distribution et une meilleure gestion des exportations, les agriculteurs risquent de se détourner de ces cultures essentielles. Une intervention structurelle, intégrant soutien et régulation des marchés, semble incontournable pour garantir leur pérennité.

Source : Hespress

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