Bank Al-Maghrib réduit son taux directeur à 2,5 % et prévoit une croissance de 2,6 % en 2024

Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni le mardi 17 décembre 2024 à Rabat, a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base (pbs), le ramenant à 2,5 %. Cette décision est motivée par une maîtrise de l'inflation à des niveaux compatibles avec l’objectif de stabilité des prix, et par les incertitudes qui persistent sur les perspectives internationales à moyen terme.

Transmission et impact sur les taux débiteurs

Depuis la réduction précédente du taux directeur en juin 2024, les taux débiteurs ont accusé une baisse de 22 points de base, se traduisant par une diminution de 25 pbs pour les entreprises, tandis qu’ils sont restés quasi stables pour les particuliers.

Inflation : une évolution maîtrisée

Après un taux moyen de 6,1 % en 2023, l’inflation continue de ralentir, s’établissant à 1 % en 2024, et devrait rester modérée à moyen terme :

La composante sous-jacente de l’inflation suit une trajectoire similaire, passant de 5,6 % en 2023 à 2,1 % en 2024, pour atteindre 2 % en 2025 et 1,8 % en 2026. Les anticipations d’inflation, selon les experts financiers, se situent en moyenne à 2,3 % sur 8 trimestres et 2,4 % sur 12 trimestres.

Croissance économique : un rythme modéré

La croissance globale de l’économie nationale est prévue à 2,6 % en 2024, après 3,4 % en 2023, en raison des conditions climatiques défavorables qui affectent l’agriculture (-4,6 %). La valeur ajoutée agricole devrait rebondir à +5,7 % en 2025 et +3,6 % en 2026 sous l’hypothèse de récoltes céréalières moyennes.

Les activités non agricoles progresseraient autour de 3,5 % en 2024, avant d’atteindre 3,6 % en 2025 et 3,9 % en 2026.

Échanges extérieurs : dynamique prometteuse

Les exportations de biens, après une quasi-stagnation en 2023, afficheraient une accélération :

Les secteurs porteurs incluent :

Les importations devraient progresser à un rythme annuel moyen de 6 %, principalement en raison des biens d’équipement nécessaires pour les projets d’infrastructure.

Secteurs spécifiques :

Le déficit du compte courant resterait maîtrisé à 1 % du PIB en 2024, et en dessous de 2 % entre 2025 et 2026.

Finances publiques : consolidation budgétaire

Le déficit budgétaire, hors produits de cession des participations de l’État, devrait s’établir à 4,5 % du PIB en 2024, avant de diminuer à 4,2 % en 2025 et 3,9 % en 2026.

Liquidité bancaire et crédit

Le besoin de liquidité bancaire continuerait d’augmenter, atteignant 192,3 MMDH en 2026, en raison de l’expansion de la monnaie fiduciaire. Parallèlement, le crédit au secteur non financier accélérerait, avec une progression attendue de 5,5 % en 2026.

Réserves de change

Les avoirs officiels de réserve de BAM augmenteraient pour atteindre 400,2 MMDH d’ici fin 2026, couvrant près de 5 mois et 8 jours d’importations de biens et services.

Prochaines étapes

Le Conseil de BAM a également validé :

Les dates des réunions ordinaires de BAM en 2025 ont été fixées au 18 mars, 24 juin, 23 septembre et 16 décembre.

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