Transmission et impact sur les taux débiteurs
Depuis la réduction précédente du taux directeur en juin 2024, les taux débiteurs ont accusé une baisse de 22 points de base, se traduisant par une diminution de 25 pbs pour les entreprises, tandis qu’ils sont restés quasi stables pour les particuliers.
Inflation : une évolution maîtrisée
Après un taux moyen de 6,1 % en 2023, l’inflation continue de ralentir, s’établissant à 1 % en 2024, et devrait rester modérée à moyen terme :
- 2,4 % en 2025
- 1,8 % en 2026
La composante sous-jacente de l’inflation suit une trajectoire similaire, passant de 5,6 % en 2023 à 2,1 % en 2024, pour atteindre 2 % en 2025 et 1,8 % en 2026. Les anticipations d’inflation, selon les experts financiers, se situent en moyenne à 2,3 % sur 8 trimestres et 2,4 % sur 12 trimestres.
Croissance économique : un rythme modéré
La croissance globale de l’économie nationale est prévue à 2,6 % en 2024, après 3,4 % en 2023, en raison des conditions climatiques défavorables qui affectent l’agriculture (-4,6 %). La valeur ajoutée agricole devrait rebondir à +5,7 % en 2025 et +3,6 % en 2026 sous l’hypothèse de récoltes céréalières moyennes.
Les activités non agricoles progresseraient autour de 3,5 % en 2024, avant d’atteindre 3,6 % en 2025 et 3,9 % en 2026.
Échanges extérieurs : dynamique prometteuse
Les exportations de biens, après une quasi-stagnation en 2023, afficheraient une accélération :
- +5,5 % en 2024
- +8,9 % en 2026
Les secteurs porteurs incluent :
- L’automobile, avec des exportations prévues à 200 milliards de dirhams (MMDH) en 2026.
- Le phosphate et ses dérivés, avoisinant 100 MMDH en 2026.
Les importations devraient progresser à un rythme annuel moyen de 6 %, principalement en raison des biens d’équipement nécessaires pour les projets d’infrastructure.
Secteurs spécifiques :
- Facture énergétique : recul de 6,9 % en 2024, stabilisation en 2025, puis baisse de 4,1 % en 2026.
- Recettes de voyages : atteindraient 128 MMDH en 2026, grâce à une progression annuelle moyenne de 9 %.
- Transferts MRE : croissance de 4,3 % en 2024, pour avoisiner 128 MMDH en 2026.
Le déficit du compte courant resterait maîtrisé à 1 % du PIB en 2024, et en dessous de 2 % entre 2025 et 2026.
Finances publiques : consolidation budgétaire
Le déficit budgétaire, hors produits de cession des participations de l’État, devrait s’établir à 4,5 % du PIB en 2024, avant de diminuer à 4,2 % en 2025 et 3,9 % en 2026.
Liquidité bancaire et crédit
Le besoin de liquidité bancaire continuerait d’augmenter, atteignant 192,3 MMDH en 2026, en raison de l’expansion de la monnaie fiduciaire. Parallèlement, le crédit au secteur non financier accélérerait, avec une progression attendue de 5,5 % en 2026.
Réserves de change
Les avoirs officiels de réserve de BAM augmenteraient pour atteindre 400,2 MMDH d’ici fin 2026, couvrant près de 5 mois et 8 jours d’importations de biens et services.
Prochaines étapes
Le Conseil de BAM a également validé :
- Le budget 2025 de la Banque.
- La stratégie de gestion des réserves de change.
- Le programme d’audit interne.
Les dates des réunions ordinaires de BAM en 2025 ont été fixées au 18 mars, 24 juin, 23 septembre et 16 décembre.