Cancer: Une pétition européenne pour interdire l’aspartame

“ Non à l’aspartame dans nos aliments et boissons !” C’est l’appel du plaidoyer lancé le 5 février 2025 par la Ligue française contre le cancer, l’organisme international de surveillance de l’alimentation Foodwatch et l’application Yuka qui permet de scanner les
code-barres des produits afin de connaître leur impact sur la santé. Les 3 organismes ont uni leurs forces pour exiger l’interdiction de l’aspartame en Europe en lançant une pétition à destination des consommateurs de 11 pays.

Rappelant que l’édulcorant artificiel aspartame (E951) est utilisé dans les sodas light, les desserts allégés, les chewing-gums ou encore les yaourts… le plaidoyer alerte sur la vive controverse scientifique et sanitaire qu’il suscite aujourd’hui alors même qu’il n’a aucun effet prouvé sur le contrôle du poids,.

En effet, en juillet 2023, l’Agence internationale de recherche sur le cancer (CIRC), un organe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé l’aspartame comme possiblement cancérogène pour l’être humain. Cette classification s’appuie sur des décennies de recherches scientifiques indépendantes qui ont mis en évidence des liens entre la consommation de cet édulcorant et divers problèmes de santé, notamment des maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et des perturbations du microbiome intestinal, souligne la Ligue contre le cancer.

Le plaidoyer ajoute qu’une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), menée sur plus de 100.000 adultes en France depuis 2009, a par ailleurs révélé une association entre la consommation d’aspartame et un risque accru de développer certains cancers, même à des doses inférieures aux normes actuellement autorisées.

Pour Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka, aucun risque de cancer lié à notre alimentation n’est acceptable, surtout pour des additifs qui n’ont pas prouvé leur utilité et pour lesquels il existe des alternatives. Pourtant, l’aspartame, malgré une réglementation européenne qui interdit la mise sur le marché de substances dangereuses, continue d’être largement consommé et est omniprésent dans notre alimentation.

Face à cette situation qu’ils estiment alarmante, la Ligue contre le cancer, Foodwatch, et Yuka ont uni leurs forces pour exiger l’interdiction de l’aspartame en Europe: “Nous appelons la Commission européenne et les États membres à appliquer le principe de précaution, inscrit à l’article 191 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), et à bannir cet additif potentiellement dangereux de notre alimentation”.

‘ Je ne vois aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable. L’OMS et de nombreuses études scientifiques mettent en évidence ce risque. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Nous demandons à nos décideurs politiques de prendre leurs responsabilités et de l’interdire ’, lance Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer.

L’appel à mobilisation est donc lancé à travers la pétition destinée aux résidents de onze pays européens - Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse – pour faire pression sur les institutions européennes afin d’interdire cet additif et demander aux Etats membres de l’UE d’agir selon le principe de précaution prévu par la réglementation européenne qui exige de l’interdire.

« On espère un million de signatures au minimum », a déclaré la co-fondatrice et directrice de Yuka au micro de France Inter.

La pétition appelle également à se mobiliser à travers l’Europe pour demander à la Commission européenne et aux États membres d’agir en écrivant au Commissaire européen et aux ministres responsables pour exiger l’interdiction de l’aspartame.

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