Réforme sanitaire : les Groupements Sanitaires Territoriaux entrent en scène

Le Maroc engage une transformation d’envergure de son système de santé avec l’entrée en fonction des Groupements Sanitaires Territoriaux (GST). Ces nouvelles structures, autonomes juridiquement et financièrement, incarnent un tournant vers une gouvernance régionalisée des soins, plus proche des citoyens et mieux adaptée aux spécificités locales.

C’est dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima que cette réforme prend forme pour la première fois, dans ce qui s’apparente à une phase pilote avant un déploiement national. Le Dr Mohammed Akkouri, ancien directeur du CHU Mohammed VI de Tanger et reconnu pour sa maîtrise de la logistique hospitalière et de la modernisation des structures de soins, a été nommé à la tête de ce premier groupement par le roi Mohammed VI, sur proposition du chef du gouvernement.

Les GST, tels que définis par la loi 08.22, auront la responsabilité de piloter une large gamme de missions, allant de la gestion hospitalière à la formation médicale, en passant par la recherche et la mise en œuvre des politiques de santé à l’échelle régionale. Ils reprendront progressivement certaines fonctions actuellement exercées par les CHU et par l’administration centrale du ministère de la Santé, notamment en matière de marchés publics et de contractualisation.

Ces groupements seront constitués uniquement d’établissements publics civils – à l’exclusion des infrastructures militaires ou relevant de statuts particuliers – mais resteront placés sous le contrôle financier de l’État, garantissant un fonctionnement conforme aux exigences de transparence et de bonne gouvernance.

Ce nouveau modèle, conçu pour rationaliser l’utilisation des ressources et renforcer la coordination entre les différents acteurs de santé, est appelé à devenir la colonne vertébrale du futur système de soins marocain. La réussite de l’expérience dans le nord du pays sera déterminante pour sa généralisation à l’ensemble des régions.

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