Cancer : des traitements inaccessibles malgré l’assurance maladie

Au Maroc, de nombreux malades du cancer sont contraints de renoncer à leur traitement faute de prise en charge, révèle une revue de presse du quotidien Al Akhbar. En cause : des listes de médicaments dépassées et une politique de remboursement inadaptée, qui laissent les patients seuls face à des coûts exorbitants.

L’exemple du Keytruda, un médicament immunothérapeutique de pointe, illustre bien cette réalité. Utilisé dans plusieurs pays pour traiter différents cancers, il reste exclu du panier des soins remboursables au Maroc. Son coût, supérieur à 50.000 dirhams la dose, est tout simplement hors de portée pour la majorité des patients. À El Jadida, une patiente a reçu une notification officielle de la CNOPS lui refusant le remboursement, l’obligeant à interrompre son traitement.

Cette situation met en évidence les limites du régime d’assurance maladie, surtout face à des maladies aussi lourdes que le cancer. Le gouvernement a certes proposé un décret visant à baisser les prix des médicaments, notamment ceux destinés aux maladies chroniques. Mais le projet se heurte à une forte opposition de certains laboratoires et distributeurs, inquiets pour leurs marges.

Des professionnels de santé dénoncent une logique purement commerciale, au détriment des patients. Le coût mensuel d’un traitement contre un cancer du sein ou du poumon peut atteindre 60.000 dirhams, quand le remboursement, s’il existe, ne couvre que quelques milliers de dirhams. Les médicaments les plus récents sont souvent exclus sous prétexte qu’ils n’ont pas encore été inscrits sur la liste officielle.

Face à l’urgence, les appels se multiplient pour une réforme en profondeur du système. Médecins, associations et malades réclament une mise à jour des listes de médicaments remboursables et une couverture élargie aux traitements innovants. Ils rappellent que l’accès aux soins est un droit constitutionnel, et que ce droit ne saurait être entravé par des considérations économiques ou des jeux d’influence.

Avec Al Akhbar

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