Corruption : le gouvernement relance la lutte contre le fléau

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a tenu mardi 22 octobre 2025 une réunion avec la présidence de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC). Cette rencontre marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la stratégie nationale 2023-2026 pour la transparence et la bonne gouvernance, au moment où la confiance publique et la compétitivité économique dépendent d’un appareil administratif plus intègre.

La relance de la lutte contre la corruption revient au cœur des priorités de l’exécutif. À l’issue de cette réunion, tenue à Rabat, le gouvernement a réaffirmé son engagement à redynamiser la stratégie nationale de transparence. Aziz Akhannouch a insisté sur la nécessité de renforcer la coordination entre les institutions concernées – justice, finances, inspection générale – et de consolider le rôle de l’INPPLC dans le suivi et l’évaluation des politiques publiques.

Depuis le lancement du plan 2023-2026, la stratégie repose sur trois leviers principaux : la simplification des procédures administratives, la digitalisation des services publics et le renforcement des mécanismes de reddition des comptes. Ces chantiers visent à réduire les zones d’opacité propices aux pratiques illicites et à encourager une culture de l’intégrité dans la gestion publique.

Cependant, la tâche demeure complexe. Plusieurs freins subsistent : inerties administratives, contraintes budgétaires, faible circulation de l’information et manque de formation des agents publics. De nombreux observateurs soulignent que la lutte contre la corruption ne peut être efficace sans une réforme plus profonde du contrôle interne, de la passation des marchés et de la justice financière.

Selon des sources proches du dossier, le gouvernement envisage d’étendre les prérogatives de l’INPPLC, notamment en matière d’investigation et de transmission des dossiers au parquet. Cette évolution s’inscrirait dans une logique de transparence et d’efficacité. Pour les acteurs économiques, la question de la corruption reste un facteur de risque majeur affectant la confiance des investisseurs et la compétitivité du Maroc à l’échelle régionale.

Le Royaume cherche également à améliorer son classement dans les indices internationaux de gouvernance et de perception de la corruption. L’objectif affiché est de se rapprocher du top 50 mondial à l’horizon 2030. Pour y parvenir, les autorités misent sur la combinaison entre réforme institutionnelle, numérisation et participation citoyenne à travers les plateformes de signalement.

Au-delà des chiffres, cette relance traduit un enjeu politique et économique central : consolider la confiance dans l’État et l’équité dans la gestion publique. L’intégrité des institutions redevient ainsi un pilier du développement national.

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