Les concentrations de particules fines dépassent régulièrement les seuils recommandés par l’OMS dans plusieurs agglomérations marocaines, notamment Casablanca, Tanger et Fès. Face à cette dégradation de la qualité de l’air, les autorités locales multiplient les mesures, tandis que les médecins alertent sur une hausse des pathologies respiratoires et cardiovasculaires liées à la pollution atmosphérique.
Le Maroc figure désormais parmi les pays les plus exposés à la pollution urbaine en Afrique du Nord, selon le dernier rapport de l’OMS sur la qualité de l’air. Les particules PM2.5 y dépassent souvent 25 µg/m³, soit cinq fois plus que la limite annuelle recommandée. Casablanca, Rabat et Tanger concentrent les émissions issues du trafic routier, de l’industrie et de la combustion domestique.
Le ministère de la Transition énergétique a lancé plusieurs programmes de surveillance et de réduction des émissions, dont le plan « Air Pur 2030 ». Ce plan prévoit la généralisation des stations de mesure automatiques, la révision des normes d’émission pour les véhicules et la promotion du transport électrique urbain.
Les associations environnementales saluent ces efforts mais pointent un retard dans la mise en œuvre et le manque de sensibilisation du grand public. Les études de santé publique relèvent déjà une augmentation notable des cas d’asthme infantile et de bronchite chronique.
Pour les spécialistes, l’enjeu dépasse la santé : la pollution pèse aussi sur la qualité de vie, le tourisme et la productivité économique. Le coût sanitaire de la pollution de l’air au Maroc serait estimé à près de 1,2 % du PIB, selon une étude de la Banque mondiale.
