Côté agriculture, 2106 a été une année de sécheresse. Mais l’histoire retiendra qu’elle a également été une année on ne peut plus sucrée pour cette même agriculture. Car si les céréales ont trinqué, les plantations d’aliments sucrés ont, elles, enregistré des records. C’est le cas de la betterave (voir notre article https://consonews.ma/1126.html ), mais des dattes aussi.
Ainsi, en marge du salon des dattes qui démarre aujourd’hui à Erfoud, le ministère de l’ Agriculture a fait savoir que la production de ce fruit presque sacré enregistre un record pour l’année 2016 avec 128.000 tonnes produites, en croissance de 16% sur une année.
Le plus marquant dans l’histoire est que la superficie plantée est presque de moitié inférieure à la moyenne observée jusqu’à il y a quelques années : 50.000 hectares contre 90.000 jusqu’en 2009!
Il s’agit donc d’une meilleure intensification de la production.
Mais ce chiffre tire la sonnette sur ce qui pourrait être une tendance de fond : disparition programmée de la production de dattes locales.
Il faut dire que déjà le Maroc est un petit producteur par rapport à ses voisins du Maghreb (600.000 tonnes en moyenne pour l’Algérie et quelques 200.000 pour la Tunisie).
A cette insuffisance structurelle est venue s’ajouter plus récemment un phénomène assez particulier : la substitution de la plantation de la datte par celle de la pastèque dans des zones traditionnellement dattières.
Un choix lucratif pour les populations locales dont les terres sont soudainement sollicitées par les investisseurs étrangers mais qui n’est pas sans risque écologique non seulement pour la datte mais aussi pour les réserves hydriques des régions concernées.