Plus la pluie tarde à venir, plus il semble peu probable que les foyers marocains échappent à des mesures strictes visant à rationaliser la consommation d’eau. Le spectre de l’interruption programmée et régulière de l’eau potable pourrait bien, en effet, devenir une réalité dans les prochaines semaines, titre Assabah dans son édition du mercredi 16 février. D’après le journal, les réunions s’enchaînent entre les autorités locales et les services du ministère de l’Intérieur afin d’analyser de près l’impact du retard des pluies sur différentes régions du Royaume. L’objectif est surtout de pouvoir anticiper et mettre en place un plan d’urgence permettant de réduire sensiblement le gaspillage de l’eau, voire de rationaliser sa consommation.
C’est ainsi que les sources d’Assabah n’excluent pas le recours des autorités à la limitation du temps durant lequel les foyers seront alimentés en eau potable. La fourniture de l’eau potable dans les grandes villes pourrait ainsi être limitée durant la journée, avec une suspension durant la nuit pendant une période non encore déterminée. Ce scénario, ajoutent les mêmes sources, devient de plus en plus probable au regard des dernières perspectives concernant la pluviométrie. Le ciel ne devrait, en effet, déverser que 3 mm de pluie durant les 14 prochains jours, et ce dans une majeure partie du pays.
Assabah ajoute que ce scénario est même prisé par les spécialistes des questions climatiques. Plusieurs d’entre eux ont déjà lancé des appels pour l’application de mesures urgentes permettant de rationaliser la consommation de cette ressource vitale. Ils expliquent également que l’usage que l’on fait aujourd’hui de l’eau dépasse de loin ce que l’on connaissait dans les années 60 par exemple, en raison principalement de la généralisation de l’accès au réseau de distribution. Dans des périodes de grandes sécheresse comme celle que vit actuellement le Maroc, un retour à des usages plus économiques est plus que nécessaire.
Pour rappel, la Direction nationale de la météorologie a comptabilisé une moyenne de 38,8 mm de pluie dans le pays entre le 1er septembre 2021 et le 31 janvier 2022. A la même période un an auparavant, le pays s’était déjà vu arroser de quelque 106,8 mm de pluie. D’ailleurs, le déficit pluviométrique enregistré actuellement est évalué à plus de 53%.
La raison de cette situation, comme l’expliquent les spécialistes cités par la publication, réside dans les conditions atmosphériques que connaît le Nord de l’Afrique en ce moment, conditions qui empêchent la formation de nuages pluvieux. Ce contexte diffère largement de celui qu’a connu le pays ces dernières années, particulièrement lors de la période 2006-2015, marquée par une abondance des précipitations.
Source: Le 360