Un reste à charge bien au-delà des recommandations internationales
Selon L’Economiste , les ménages marocains assument 45,6% des dépenses de santé annuelles, un taux largement supérieur au seuil de 25% recommandé par l’OMS et la Banque mondiale. En incluant les cotisations annuelles, ce chiffre grimpe à 59,7%, fournira une pression énorme sur les budgets familiaux. En 2018, ces dépenses directes ont atteint 27,8 milliards de dirhams, selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Un écart entre la réalité et les tarifs de référence
L’un des principaux facteurs de cette charge financière réside dans l’écart entre les coûts réels des soins et les tarifs fixés par la Tarification Nationale de Référence (TNR). Utilisée comme base pour les remboursements de l’AMO, la TNR n’a connu que de légères révisions depuis 2006, accentuant le décalage avec les dépenses actuelles. Ce fossé contraint les assurés à couvrir une partie disproportionnée des frais, renforçant les inégalités d’accès aux soins.
Le poids des médicaments médicamenteux
Une autre source de difficulté est le coût élevé des médicaments. Une étude menée en 2022 par la CNOPS révèle que les prix pratiqués au Maroc sont trois à quatre fois plus élevés qu’en Europe, notamment en France et en Belgique. Les marges importantes appliquées par les importateurs et le coût des médicaments innovants aggravent cette situation. Résultat : de nombreux Marocains, qu’ils soient couverts ou non, renoncent à des traitements essentiels pour des raisons financières.
Recommandations pour un système plus équitable
Le CESE propose plusieurs solutions pour atténuer ce fardeau. Parmi elles, la révision régulière des tarifs de la TNR afin de mieux refléter les coûts réels des prestations médicales. La promotion des médicaments génériques est également mise en avant pour réduire les dépenses liées aux traitements fréquents.
Le renforcement du mécanisme de niveaux payants figure également parmi les recommandations, garantissant un accès aux soins sans avance de frais, en particulier pour les ménages vulnérables. Enfin, un contrôle accumulé des marges imposées par les distributeurs et importateurs, ainsi que le développement du secteur public de la santé, pourrait réduire la dépendance au secteur privé, où les coûts sont souvent plus élevés.
Une couverture médicale encore hors de portée pour beaucoup
Ces défis structurels compromettent gravement l’objectif d’universalité de la couverture médicale au Maroc. Avec 60% des non-couverts et 36% des assurés renonçant aux soins pour des raisons financières, des réformes profondes et urgentes s’imposent pour alléger le poids des dépenses de santé sur les ménages.
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