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Automobile : la Chine règne sur l’industrie mondiale avec 146 marques actives

Le marché automobile chinois confirme sa domination planétaire avec 146 marques encore actives, selon une analyse d’AlixPartners présentée à Shanghai par Alexandre Marian, directeur associé du cabinet. Ce dynamisme illustre la transformation fulgurante de la Chine, désormais à la fois premier marché mondial et premier pays exportateur de véhicules.

Un marché stratégique à tous les niveaux

Pour Alexandre Marian, être en Chine n’est plus un choix mais une nécessité, que ce soit pour y produire, vendre ou tout simplement anticiper les mutations de l’industrie mondiale. Avec une croissance trois fois plus rapide qu’en Europe ou aux États-Unis, le marché chinois est appelé à représenter un tiers des ventes mondiales d’ici 2030. Cette accélération s’accompagne d’un rôle moteur dans l’innovation, les investissements technologiques et la structuration de l’offre mondiale.

Outre l’électrification, dont la Chine est devenue le leader incontesté, le secteur avance désormais à grande vitesse vers les “systèmes intelligents” embarqués. Malgré des freins réglementaires, leur développement rapide souligne la capacité du pays à concevoir et commercialiser de nouveaux modèles en moins de deux ans, un exploit quasi impossible ailleurs.

L’héritage industriel… avec une avance technologique

Pour bien comprendre la montée en puissance chinoise, Alexandre Marian invite à la replacer dans un contexte historique. Comme les Japonais dans les années 70, puis les Coréens dans les années 90, et plus récemment Tesla avec sa rupture digitale, les constructeurs chinois arrivent avec une combinaison gagnante : compétitivité-prix, design, performance énergétique, mais aussi une maîtrise industrielle redoutable.

Plutôt que d’entrer dans une confrontation frontale, Marian suggère aux groupes européens d’envisager des alliances ciblées et intelligemment structurées pour conserver leur pertinence.

Une électrification bien plus avancée qu’en Europe

La Chine est également en avance sur la bascule vers l’électrique. Alors qu’en Europe, l’intention d’achat de véhicules électriques plafonne autour de 43 %, elle atteint 97 % dans les grandes villes chinoises. Les “New Energy Vehicles” – électriques à batterie, hybrides rechargeables ou à prolongateurs d’autonomie – devraient représenter 77 % du marché chinois dès 2030.

Aujourd’hui, plus de la moitié des véhicules vendus en Chine sont déjà électrifiés. Une tendance qui relègue peu à peu les motorisations thermiques au second plan.

Les marques locales gagnent du terrain

Les constructeurs chinois ne se contentent plus de grappiller des parts de marché : ils s’imposent. En 2023, les marques locales occupaient 61 % du marché. En 2024, elles atteignent déjà 67 %, et pourraient culminer à 75 % d’ici la fin de l’année. Ce sont principalement les marques japonaises, coréennes et américaines qui voient leurs parts fondre, avec des baisses allant jusqu’à 38 %, contre 10 % seulement pour les constructeurs européens.

La guerre des prix, levier de conquête internationale

L’offensive tarifaire déclenchée en 2023 par Tesla a marqué un tournant. En un an, les prix des véhicules électriques ont chuté de 12 % en moyenne. Désormais, la bataille ne se joue plus seulement sur les prix, mais aussi sur les services : crédits à taux zéro, solutions de leasing attractives, ou offres packagées.

Avec une capacité de production de 70 millions de véhicules mais une utilisation à moitié de ses usines, la Chine cherche activement des débouchés à l’international. Si l’Europe reste une cible stratégique, l’Asie du Sud-Est, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Amérique latine attirent de plus en plus l’attention des industriels chinois.

Vers une consolidation inévitable

Malgré un foisonnement impressionnant – 146 marques actives – le marché chinois entame une phase de rationalisation. En 2024, treize marques spécialisées dans les véhicules électrifiés ont disparu. Un premier signe de consolidation dans un secteur en ébullition.

Pour contourner les barrières douanières croissantes, les industriels chinois misent sur l’implantation locale. L’Europe est privilégiée, mais le Maroc, la Turquie et l’Europe de l’Est figurent aussi parmi les options étudiées.

Avec auto-infos.fr

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