Données personnelles : TikTok, AliExpress et WeChat de nouveau dans le viseur de l’Europe

Les géants chinois du numérique TikTok, AliExpress et WeChat sont au centre de nouvelles plaintes en Europe pour non-respect des règles de transparence sur l’utilisation des données personnelles. L’ONG autrichienne Noyb a saisi les autorités de protection des données en Belgique, en Grèce et aux Pays-Bas.

L’association, connue pour son activisme juridique en faveur de la vie privée, accuse les plateformes concernées de ne pas avoir répondu de manière satisfaisante aux demandes d’accès aux données formulées par des utilisateurs. « Ces entreprises sont très efficaces pour aspirer nos informations, mais elles rechignent à nous dire exactement ce qu’elles en font, ce qui constitue une infraction au RGPD », dénonce l’avocate Kleanthi Sardeli dans un communiqué.

Cette nouvelle offensive juridique fait suite à une première vague de plaintes déposées en janvier contre six applications chinoises. Si certaines d’entre elles, comme Shein, Temu ou Xiaomi, ont depuis coopéré en fournissant les données demandées, TikTok, AliExpress et WeChat continuent selon Noyb de contourner la loi, en ignorant ou en répondant partiellement aux sollicitations.

Face à cette situation, l’ONG appelle les autorités à infliger des sanctions exemplaires, allant jusqu’à 4% du chiffre d’affaires mondial des entreprises concernées, afin de mettre un terme à ces pratiques jugées abusives. À ce stade, TikTok n’a pas réagi aux accusations.

Déjà fragilisée par plusieurs enquêtes en Europe et aux États-Unis, la plateforme de vidéos courtes, détenue par le groupe chinois ByteDance, reste dans la ligne de mire des régulateurs occidentaux. Ces derniers s’inquiètent de ses liens présumés avec le gouvernement chinois, ainsi que d’un possible usage des données à des fins d’influence ou de surveillance.

En Europe, l’étau se resserre. Le 10 juillet, l’autorité irlandaise de protection des données (DPC) a ouvert une nouvelle enquête sur TikTok concernant le stockage de données sur des serveurs en Chine. Ce même régulateur avait déjà infligé une amende record de 530 millions d’euros à la plateforme en mai dernier pour manquements dans la protection de la vie privée des utilisateurs.

Le RGPD interdit en principe tout transfert de données vers des pays tiers non jugés « sûrs » par l’UE. La Chine n’entrant pas dans cette catégorie, le stockage ou l’accès aux données européennes depuis ce territoire est donc problématique.

À noter que Noyb, acronyme de « None of your business », n’en est pas à sa première action. L’ONG a déjà conduit à des sanctions chiffrées en milliards d’euros contre plusieurs grandes plateformes du numérique, confirmant son rôle central dans la défense du droit à la vie privée en ligne.

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