La question des chiens errants refait surface avec des chiffres alarmants révélés au Parlement. Plus de 100.000 cas de morsures et de griffures ont été recensés dans différentes régions du pays sur une seule année, selon les données rapportées par le quotidien Assabah. La rage a, durant cette période, causé la mort de 33 personnes, confirmant l’ampleur d’un problème devenu critique pour la santé publique.
Les données communiquées font aussi état de 432 cas d’infection liés aux kystes hydatiques et de 64 cas de leishmaniose viscérale. Ces maladies, étroitement associées à la prolifération des chiens errants, révèlent un risque sanitaire bien plus large que les seules morsures.
Le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a livré ces informations dans une réponse adressée au conseiller parlementaire Khalid Setti. Il rappelle que la gestion de ce dossier relève d’abord des collectivités territoriales, responsables de la mise en œuvre des mesures nécessaires.
Pour soutenir ces collectivités, une convention signée en 2019 associe le ministère de l’Intérieur, celui de la Santé, l’Office national de sécurité sanitaire et l’Ordre des vétérinaires. Elle s’appuie sur trois actions prioritaires : la stérilisation des chiens errants, leur vaccination et leur marquage.
L’État a également renforcé son financement. Le ministère de l’Intérieur verse chaque année 40 millions de dirhams à l’Institut Pasteur-Maroc pour l’acquisition de vaccins. Ceux-ci sont distribués à plus de 500 centres de santé, notamment en milieu rural. Les communes concernées mobilisent une enveloppe équivalente afin de réduire durablement la menace que représente ce phénomène.
Entre risques mortels, maladies parasitaires et responsabilités partagées entre institutions, la gestion des chiens errants s’impose comme l’un des grands défis sanitaires du pays.
Avec Assabah