La Direction de la pêche maritime a annoncé la reprise de la saison hivernale de la pêche au poulpe à compter du 1er janvier, mettant fin à plusieurs semaines de débats et de pressions exercées par les professionnels du secteur. Cette décision intervient toutefois dans un contexte marqué par des préoccupations scientifiques concernant l’état de la ressource, notamment dans certaines zones du sud du pays.
Selon le quotidien Al Akhbar, les propriétaires et exploitants de navires de pêche, soutenus par plusieurs représentants élus de la profession, ont intensifié leurs démarches auprès de l’administration afin d’obtenir une reprise immédiate de l’activité. Malgré les réserves exprimées par les instances scientifiques, la Direction a finalement donné son accord, tout en encadrant strictement la reprise afin de limiter les risques pour la ressource halieutique.
Les conclusions présentées lors de la dernière réunion de suivi de la pêche au poulpe ont mis en évidence des disparités régionales. Les études menées par l’Institut national de recherche halieutique (INRH) indiquent que certaines zones, en particulier la partie sud de la zone dite de « Sintra », abritent encore une forte concentration de jeunes poulpes, signe d’une période de reproduction tardive. À l’inverse, les observations effectuées dans la zone nord révèlent des tailles compatibles avec une exploitation jugée durable.
Afin de concilier les impératifs économiques du secteur et la préservation des stocks, la Direction de la pêche maritime a décidé d’autoriser la reprise de la saison hivernale tout en maintenant l’interdiction de la pêche dans les zones où la présence de juvéniles est avérée. Cette restriction est prévue jusqu’au 15 janvier, avec la possibilité d’un réajustement en fonction de l’évolution des indicateurs biologiques.
La saison hivernale s’étendra du 1er janvier au 31 mars. Le quota global autorisé pour la capture du poulpe est fixé à 32.940 tonnes, réparties entre les différentes flottes opérant dans la zone. La pêche hauturière se voit attribuer 20.752,2 tonnes, la pêche côtière 3.623,4 tonnes et la pêche artisanale 8.564,4 tonnes. Une allocation spécifique de 3.660 tonnes est par ailleurs accordée à l’unité subordonnée 1, regroupant notamment Boujdour, le port de Fatisat et Sidi Ghazi.
Pour rappel, un arrêté ministériel avait suspendu l’activité de pêche au poulpe sur l’ensemble des côtes nationales du 16 septembre au 15 décembre, dans le cadre des mesures visant à réduire la pression sur les stocks. La reprise initialement prévue à la mi-décembre avait déjà été reportée de quinze jours, sur recommandation de l’INRH, en raison de la concentration persistante de jeunes poulpes dans le sud et de la récupération jugée insuffisante des stocks.
La relance de la saison hivernale, désormais effective, s’inscrit ainsi dans une logique d’équilibre délicat entre la sauvegarde d’une ressource stratégique — dont l’essentiel des captures est destiné à l’export — et la nécessité de préserver l’activité économique d’un secteur fortement dépendant de cette pêcherie.
Avec Al Akhbar

