Dans la loi des Finances 2021 adoptée vendredi dernier, un amendement de dernière minute a été intégré, ajouté par le ministre des Finances Mohamed Benchaaboun.
Il s’agit en effet de la défiscalisation des produits financiers perçus par les individus sur les emprunts d’Etat. Taxés actuellement à 30% pour les résidents et à 15% pour les non-résidents, la défiscalisation de ces intérêts revient à encourager l’épargne nationale à prêter son argent à l’Etat.
D’après des sources du site médias24.com, « cet amendement ainsi que sa formulation préparent le terrain à un grand emprunt national qui sera lancé en 2021 et où les individus, résidents et non-résidents au Maroc, seront appelés à souscrire ».
Il faut dire que les finances publiques ont bien pâti des répercussions économiques de la crise du Covid-19. Cela à double-niveau. Le premier concerne la baisse des recettes liées à la situation de récession économique (on s’attend à -6% du PIB pour 2020). Le deuxième est relatif à l’augmentation considérable des dépenses pour soutenir les ménages et faire face aux dépenses de Santé.
En conséquence, à fin octobre, le déficit budgétaire s’est établi à 50,5 milliards de dirhams (MMDH), contre 36,5 MMDH à la même date de l’année dernière, selon la dernière situation des charges et ressources du Trésor (SCRT).
Aussi, le Maroc a vu sa note souveraine dégradée par le cabinet Fitch ce qui signifie que ses sorties à l’international seraient moins aisées et plus coûteuses (sachant que le pays a déjà consommé la ligne de précaution mise à disposition par le FMI).
Tous ces éléments concourent à donner crédit à la probabilité d’un appel massif à l’épargne nationale l’année prochaine aussi bien pour des emprunts que pour les privatisations.
A suivre.