Avec un rythme de développement soutenu, le commerce électronique s’impose comme l’un des moteurs les plus dynamiques de l’économie numérique marocaine. En cinq ans, le secteur a enregistré une progression moyenne annuelle supérieure à 30 %, portée par une adoption massive des technologies connectées et un environnement logistique en pleine structuration.
À titre d’exemple, le volume global du commerce électronique a atteint 22 milliards de dirhams en 2023. Côté paiements, les transactions électroniques ont dépassé les 9,9 milliards de dirhams, illustrant un basculement progressif des habitudes de consommation vers le digital. Cette croissance est également favorisée par un taux de pénétration d’Internet qui frôle les 110 % en 2024, grâce à la généralisation des smartphones et de la 4G.
S’exprimant devant la Chambre des conseillers, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a détaillé les différentes mesures engagées pour accompagner ce virage numérique. Parmi elles, l’appui direct à la numérisation de plus de 4 500 commerçants et le soutien de 161 startups via la plateforme MRTB, dédiée à l’innovation commerciale.
L’une des priorités du gouvernement est de renforcer le cadre juridique. La loi sur la protection du consommateur est en cours d’actualisation, avec des dispositions spécifiques pour encadrer les marketplaces, interdire les pratiques commerciales trompeuses, et mieux lutter contre la contrefaçon. Un récent décret fiscal met fin à certaines exonérations dont bénéficiaient les importations effectuées via des plateformes électroniques.
Dans cette même dynamique, des partenariats stratégiques ont été noués avec de grandes plateformes de e-commerce afin de faciliter l’intégration des petits commerçants. Ce dispositif prévoit la formation digitale, la création de points de livraison chez les détaillants de proximité (200 déjà en activité), et la promotion des circuits courts.
D’autres chantiers sont également en cours, comme la plateforme Trade.ma, qui ambitionne de développer les exportations numériques marocaines, ou encore une étude nationale en préparation, qui analysera les effets du commerce électronique sur les modèles de distribution, la production locale et les cadres fiscaux.
Enfin, pour garantir le respect des règles du jeu, une cellule de veille a été instituée au sein du ministère. En 2024, elle a mené 200 contrôles, géré les plaintes via le portail www.khidmat-almostahlik.ma et dressé plusieurs procès-verbaux à l’encontre des contrevenants.
Le Maroc entend ainsi structurer durablement son écosystème e-commerce pour le rendre plus transparent, plus inclusif et mieux aligné sur les normes internationales.
Avec L’Economiste