Billets d’avion : le Maroc parmi les pays africains les moins taxés selon un rapport de l’AFRAA

Dans un contexte de reprise progressive du transport aérien post-Covid, le Maroc se distingue par une fiscalité aérienne compétitive. Selon le rapport « AFRAA Taxes and Charges Study Review 2024 » publié récemment par l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), le Royaume figure dans le peloton de tête des pays du continent où les taxes et redevances appliquées sur les billets d’avion sont les plus faibles, aussi bien pour les vols internationaux que régionaux.

Un coût fiscal modéré pour les passagers aériens

Parmi les 54 pays analysés, le Maroc occupe la 8e position des États africains les moins chers en matière de fiscalité appliquée aux vols internationaux. En moyenne, un passager au départ du Royaume s’acquitte de 25,1 dollars de taxes et frais divers, un montant bien inférieur à la moyenne africaine, où certains pays imposent jusqu’à 100 dollars de redevances par billet.

Le pays fait encore mieux pour les vols régionaux, où il arrive à la 6e place des destinations les moins taxées du continent. Le rapport de l’AFRAA indique un coût moyen de 18,7 dollars par passager pour un vol intra-africain depuis le Maroc.

Comparaisons continentales : le contraste est frappant

À l’autre extrémité du classement, plusieurs pays continuent d’imposer une fiscalité très lourde sur les billets d’avion. Pour les vols internationaux, les dix pays africains les plus coûteux en 2024 sont, dans l’ordre : le Gabon, la Sierra Leone, le Nigeria, Djibouti, le Niger, le Bénin, le Sénégal, le Libéria, le Ghana, la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad. Dans ces États, les taxes peuvent représenter une part significative du prix final du billet, freinant ainsi la connectivité aérienne et l’attractivité touristique.

Du côté des bons élèves en matière de taxation pour les vols internationaux, la Libye, le Malawi, le Lesotho, l’Algérie, l’Eswatini, la Tunisie, le Botswana, le Maroc, Sao Tomé et l’Afrique du Sud composent le top 10 africain.

Pour les vols régionaux, les pays les moins taxés sont quasiment les mêmes, avec une hiérarchie dominée par la Libye, le Malawi, le Lesotho, l’Algérie et l’Eswatini, suivis du Maroc, du Botswana, de l’Afrique du Sud, du Togo et de Sao Tomé.

Un levier stratégique pour la compétitivité aérienne

Ce classement flatteur intervient à un moment où le Maroc cherche à consolider sa position de hub aérien régional. En adoptant une politique tarifaire modérée sur le plan fiscal, le pays favorise non seulement l’attractivité de ses aéroports pour les compagnies étrangères, mais renforce aussi sa connectivité avec les marchés africains, européens et du Moyen-Orient.

L’approche marocaine contraste avec celle de certains pays voisins, où les charges fiscales élevées freinent le développement du trafic aérien et alourdissent la facture des passagers, souvent au détriment de la compétitivité touristique ou commerciale.

L’AFRAA appelle à plus de coopération et de réforme

Dans son rapport, l’AFRAA ne se contente pas de dresser un état des lieux. Elle appelle les États africains à une révision en profondeur de leur politique tarifaire aérienne. Parmi ses recommandations phares : la conclusion d’accords bilatéraux et multilatéraux pour favoriser la concurrence, la modernisation des infrastructures aéroportuaires, ainsi qu’un renforcement de la coopération entre compagnies aériennes africaines.

L’association rappelle que le potentiel de développement du transport aérien intra-africain reste largement sous-exploité, en raison notamment des barrières fiscales et réglementaires. Dans cette perspective, le Maroc apparaît comme un exemple à suivre, grâce à une politique qui allie modération fiscale, infrastructures modernes et volonté affirmée de renforcer la connectivité continentale.

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