Alors que plusieurs cas d’intoxications présumées liés à la consommation de pastèques ont été signalés récemment dans différentes régions du Maroc, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) tente de calmer les inquiétudes. Dans un communiqué publié ce week-end, l’organisme assure que la filière pastèque fait l’objet d’un suivi sanitaire strict, de la production à la mise en marché.
Une filière parmi les plus surveillées
Selon l’ONSSA, la culture des pastèques est soumise à un encadrement rigoureux. Cela commence dès l’homologation des pesticides, dont l’utilisation est soumise à des critères sanitaires et environnementaux précis. L’office rappelle que 411 produits commerciaux ont été interdits et 63 substances actives retirées du marché depuis 2018. Des analyses en laboratoire sont également réalisées pour détecter d’éventuels résidus de produits phytosanitaires, aussi bien sur le marché local qu’à l’export.
L’organisme affirme poursuivre la révision permanente de la liste des substances autorisées, dans l’optique de garantir une sécurité alimentaire maximale. Il insiste : les pastèques qui arrivent sur les étals des marchés formels sont conformes aux normes en vigueur.
Des dysfonctionnements dans les circuits informels
Mais ces assurances peinent à dissiper totalement les doutes. Car les cas d’intoxication, parfois collectifs, continuent d’être signalés, notamment chez des enfants dans les régions de Safi et Taroudant. Des témoignages évoquent des maux d’estomac et des malaises après la consommation de pastèques achetées sur des marchés de rue.
C’est ce qui a poussé la députée Fatima Tamini à interpeller le ministre de l’Agriculture à travers une question écrite. Elle pointe du doigt les failles dans la chaîne de distribution, notamment dans les circuits informels, où les conditions de stockage, de transport et de conservation sont souvent inadaptées, échappant ainsi aux mécanismes officiels de contrôle.
Un enjeu de santé publique et de confiance
Face à cette situation, l’ONSSA se veut vigilante et réactive. Elle affirme maintenir une veille sanitaire permanente, mais reconnaît implicitement que le contrôle des marchés informels reste une zone grise difficile à maîtriser.
Pour les consommateurs, la prudence reste donc de mise, notamment en privilégiant l’achat auprès de circuits encadrés. Car au-delà de la pastèque, c’est la question plus large de la sécurité alimentaire dans les circuits non structurés qui est posée — un défi récurrent dans un pays où une grande partie du commerce de produits frais échappe encore à la régulation.
En attendant une réponse politique plus concrète, les Marocains sont appelés à rester vigilants, dans un été où les températures élevées multiplient les risques de dégradation des produits frais.