Le conflit qui oppose Ryanair au gouvernement espagnol pourrait bien tourner à l’avantage du Maroc. La compagnie aérienne irlandaise, sanctionnée en Espagne pour pratiques jugées frauduleuses, a décidé de réduire de 16 % sa capacité sur ce marché, soit plus d’un million de sièges supprimés pour la seule saison hivernale. En parallèle, elle redéploiera près de deux millions de sièges en 2025 vers des destinations jugées plus compétitives, parmi lesquelles figure le Royaume.
Selon son PDG Eddie Wilson, ce repositionnement concernera notamment l’Italie, la Croatie, la Hongrie ou encore l’Albanie, mais le Maroc apparaît comme l’un des principaux bénéficiaires. Le pays bénéficie déjà d’un maillage aérien croissant porté par les compagnies low cost, et Ryanair y multiplie les annonces : nouvelles liaisons Madrid-Dakhla, renforcement des dessertes vers Marrakech, Fès, Tanger et Agadir, et même étude de connexions vers des villes moyennes encore peu desservies.
Cette stratégie s’inscrit dans la volonté de la compagnie d’accompagner la montée en puissance du tourisme marocain. À l’approche de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030, le Maroc mise sur l’élargissement de son offre aérienne pour soutenir la Vision 2030 du tourisme, qui vise à doubler le nombre d’arrivées internationales.
Au-delà de Marrakech ou Agadir, ce redéploiement pourrait profiter aux aéroports régionaux marocains, en quête de nouvelles liaisons européennes. Il s’agit d’une opportunité pour attirer une clientèle sensible au critère du prix et consolider la position du Royaume comme hub touristique en Méditerranée et en Afrique.
Si l’Espagne risque de voir son attractivité aérienne se réduire, le Maroc pourrait capitaliser sur ce transfert de capacités. La question reste désormais de savoir si les infrastructures aéroportuaires et touristiques sauront absorber cette croissance et transformer cet afflux en retombées économiques durables, en matière d’emplois et d’investissements.
Avec Challenge