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ALGÉRIE
l’Algérie vit en effet depuis des décennies
au gré de la rente qu’elle tire de ses hydro-
carbures. Ainsi, selon la Banque Mondiale,
le gaz et le pétrole représentent 96% de ses
exportations, près de la moitié de son PIB
et 60% de ses recettes budgétaires de l’État.
L’entreprise publique Sonatrach, qui
exploite les ressources pétrolières algé-
riennes, est le groupe qui réalise le plus
gros chiffre d’affaires sur le continent afri-
cain.
DES INDICATEURS ÉCONOMIQUES
EN BERNE
Dans sa dernière note de conjoncture, “
l’assureur-crédit Coface dresse le tableau L’économie
de bord de l’économie l’algérienne. Il note algérienne a fondé
ainsi une forte dépendance aux recettes sa croissance sur
d’hydrocarbures, un taux de chômage des la rente pétrolière
jeunes élevé avec de faibles opportunités et reste à la merci
pour les diplômés, un poids excessif du du cours du baril
secteur public, une crise politique et sociale à l’échelle
aiguë déclenchée en 2019, un mauvais état internationale
des infrastructures et des faiblesses du Mohamed Jadri,
’Algérie traverse une asphyxie éco- secteur financier… la situation est en effet économiste
nomique chronique depuis quelques plus que critique. Ces dernières années, la
L années déjà », lance d’emblée l’ana- croissance a été très faible, voire nulle que
lyste économique Mohamed Jadri. Très ce soit en 2018 (1,2%) ou en 2019 (0,8%),
dépendant de ses hydrocarbures, le pays a contre une moyenne de 3% sur la même
du mal à se remettre de l’effondrement des période au Maroc. D’ailleurs, la Banque
cours depuis 2014 et à diversifier son éco- Mondiale estime que le PIB algérien s’est
nomie. «C’est une économie qui a fondé sa contracté de -6,5% en 2020, ce qui consti-
croissance sur la rente pétrolière et qui tue un ralentissement de croissance pour
reste donc à la merci du cours du baril à la 5ème année consécutive. Les comptes
l’échelle internationale. Le pays n’encou- publics et extérieurs – déjà largement défi-
rage pas l’industrie et la production agricole citaires en 2019 – auraient également
ne permet pas l’autosuffisance alimentaire, connu une nette dégradation en 2020 : le
d’où le recours à l’importation massive des déficit public atteignant -15,1% du PIB et
biens d’équipement et des produits alimen- le déficit courant -13,4% du PIB. Le rebond
taires depuis de longues années», ajoute- de croissance est estimé à +3,8% en 2021
t-il. Troisième producteur de pétrole afri- et +2,1% en 2022. Mais il est néanmoins
cain derrière le Nigeria et l’Angola, premier conditionné, selon la Banque, à une réduc-
producteur de gaz naturel du continent, tion des déséquilibres macroéconomiques
ÈME
N°22 - AVRIL 2021- 5 ANNÉE 13