« Nous ne reculerons pas surtout en ce qui concerne la réforme de la compensation », dixit Saad Eddine Othmani, chef du gouvernement. Propos tenus devant les parlementaires de son parti et rapportés par la presse nationale.
En ligne de mire de Ssi Othmani : le sucre et la farine nationale de blé tendre, soit quelques 6 milliards de dirhams de subvention.
Si pour le sucre le choc peut de la libéralisation du prix peut être amorti sans grands dégâts au vu de la présence d’un acteur de taille qui a le pouvoir de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande, il en est autrement pour ce qui est de la farine. Car, au-delà du prix de la baguette fixé symboliquement à 1,2 dirhams, celle-ci rentre dans la fabrication de l’ensemble des produits pâtissiers, même ceux de l’industrie agro-alimentaire.
La suppression de la subvention et du contrôle des prix devra nécessairement s’accompagner d’une hausse des prix, du pain de base notamment. D’ailleurs, c’était là une revendication majeure des boulangers. Et on se rappelle tous de la réplique du ministre El Ouafa aux professionnels : « les Marocains savent encore fabriquer du pain chez eux et même du msemen s’il le faut! ».
A la différence de Benkirane, Othmani ne fait le consensus ni dans son parti ni auprès de la majorité silencieuse. Et il s’attaque là à un produit plus que stratégique. En mesure-t-il réellement les conséquences?