La consommation intérieure, principal levier de la croissance au Maroc

Malgré un contexte économique mondial incertain, la demande intérieure marocaine continue d’afficher une remarquable résilience. D’après les dernières données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la consommation nationale a contribué à hauteur de 7,7 points à la croissance du PIB au deuxième trimestre 2025. Cette dynamique est portée par la vitalité des dépenses des ménages, soutenues par les mesures socio-fiscales et une amélioration continue de l’emploi rémunéré.

Les ménages au cœur de la reprise

Sur les trois derniers trimestres, les foyers marocains ont renoué avec un rythme de consommation plus soutenu. Les politiques de soutien au pouvoir d’achat, couplées à un marché de l’emploi plus favorable, semblent avoir renforcé la confiance des ménages et stimulé leurs dépenses. Cette consommation domestique est devenue, selon le HCP, le moteur principal de la croissance économique nationale.

Une inflation sous contrôle malgré la hausse de la demande

Contrairement aux craintes habituelles, cette hausse de la demande ne s’est pas traduite par une poussée inflationniste. L’inflation sous-jacente est tombée à 1,1 %, son niveau le plus bas depuis 2021. Ce repli s’explique notamment par la baisse des coûts de production (hors produits volatils et tarifs régulés) et la détente des prix mondiaux de l’énergie, qui a entraîné un recul des prix dans le secteur énergétique (-2,2 %).

De manière générale, l’indice des prix à la consommation n’a progressé que de 0,8 % au deuxième trimestre, contre +2 % au trimestre précédent. Ce ralentissement s’appuie sur une meilleure disponibilité de plusieurs produits alimentaires (œufs, poissons frais, céréales transformées, légumineuses), et un apaisement des prix des produits non-alimentaires.

L’investissement privé en léger rebond

Côté entreprises, les investissements privés montrent des signes de reprise, notamment dans les infrastructures et équipements de génie civil, ce qui a stimulé les importations. En revanche, la demande extérieure continue de jouer un rôle dépressif sur l’économie nationale, avec un impact négatif estimé à -3,1 points.

Parallèlement, la consommation publique, portée par les dépenses des administrations, a marqué un léger ralentissement avec une croissance annuelle de 5 %. Les prix des services poursuivent leur modération (+0,9 %), notamment grâce à la baisse des tarifs aériens.

Un équilibre fragile mais encourageant

Ces données dressent le portrait d’une économie marocaine portée par sa consommation interne, mais toujours fragilisée par la faiblesse de la demande extérieure et un contexte international tendu. Si la croissance reste bien orientée, sa pérennité dépendra notamment de la capacité à maintenir les équilibres budgétaires, favoriser l’investissement productif et poursuivre les efforts de maîtrise de l’inflation.

Avec LVE

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