Page 11 - Consonews Magazine Juillet
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CONSONEWS - DOSSIER
voir goûté de la pas- l’Office National de Sécurité dans la pastèque marocaine
tèque, c’est savoir Sanitaire des Produits Ali- (résidus des pesticides, des
A ce que mangent les mentaires «ONSSA» à travers métaux lourds comme le
anges», disait Mark Twain. des communiquées et des plomb et le cadmium et des
Mais, au Maroc en ces temps- entretiens avec des journaux bactéries comme les salmo-
ci, ce fruit traditionnellement et des sites d’informations de nelles et les coliformes).
très prisé a énormément la place. «Au démarrage de la À noter à ce niveau, qu’en
perdu de son attrait. Et pour commercialisation de la pas- plus de la mise en place an-
cause, des publications sur les tèque au Maroc, des rumeurs nuelle des plans de surveil-
réseaux sociaux s’acharnant non fondées circulent sur les lance et de contrôle des
sur la pastèque marocaine réseaux sociaux quant à la fruits et légumes, y compris
et lui attribuant «des méfaits qualité et la sécurité sanitaire la pastèque au niveau des
sur la santé dus entre autres de ce fruit. Il s’agit de fausses exploitations agricoles, des
à des graines génétiquement rumeurs qui concernent l’uti- marchés de gros, des grandes
modifiées, à la présence de lisation de semences généti- et moyennes surfaces et des
contaminants, conservateurs quement modifiées, l’injection stations de conditionnement,
, au fait que le fruit est anor- d’hormones, ainsi que la pré- l’ONSSA soumet les semences
malement rouge, moins su- sence de substances toxiques importées à un contrôle
cré, granuleux, … ». dans ce fruit. De même, des technique et phytosanitaire
«C’est honteux et scanda- photos circulent sur la mes- systématique aux postes
leux ce qui est arrivé. Peu de sagerie WhatsApp, accompa- d’inspection frontaliers.
gens qui n’ont aucune preuve, gnées d’un texte qui indique Parmi les faux arguments
ont par leur ignorance induit la présence d’un taux élevé avancés dans les post sur
en erreur beaucoup de per- de fertilisation azotée de la les réseaux, il y a celui lié à la
sonnes et ont saccagé toute pastèque et son danger pour précocité des pastèques. Sur
une activité économique du le consommateur. Toutes ces ce point, l’ONSSA est on ne
pays. À mon sens, ceux qui photos et les informations qui peut plus clair : «la produc-
ont lancé cette rumeur em- les accompagnent n’ont rien tion précoce des pastèques
poisonnante doivent en ré- à voir avec le Maroc et font s’explique principalement par
pondre légalement», s’indigne partie des fake news. Il s’agit à
furieusement Ahmed Mouflih, l’origine de photos anciennes
directeur de Fédération inter- qui ont circulé en 2018 et
professionnelle Marocaine de 2020 sur les réseaux sociaux
Production et d’exportation et publiées auparavant sur
des fruits et légumes (FIFEL) des pages Facebook de cer-
tains pays arabes et maghré-
L’ONSSA rassure, mais bins», précise l’ONSSA. Selon
en vain ce dernier, les analyses que Ceux qui ont lancé
Ces accusations se sont ra- ses services ont réalisées ont cette rumeur
pidement propagées sur les attesté de la conformité de
réseaux sociaux. Et la pou- la pastèque marocaine aux empoisonnante
drière (réseaux sociaux) a fait normes de sécurité sanitaire doivent en répondre
son travail. On partage, on des aliments. Ces analyses ef- légalement
commente, on parle d’OGM, fectuées durant la campagne
de pesticide, de décès…Une en cours n’ont détecté aucune Ahmed Mouflih
situation qui a fait réagir présence de contaminants FIFEL - Directeur
11 N°23 • Juillet 2021 • 5 ème année