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Six ans après le Dieselgate, la France met en examen quatre marques automobiles pour tromperie

Renault, Peugeot, Citroën et Volskwagen ont été mis en examen par la justice française dans le cadre de l’affaire du Dieselgate. Les quatre marques automobiles sont soupçonnées d’avoir utilisé des logiciels pour cacher le niveau des émissions de leurs anciens moteurs diesel, ce qu’elles nient. Le Dieselgate a mis un coup d’arrêt au développement du moteur diesel, sur lequel les constructeurs misaient pour réduire leurs émissions de gaz a effet de serre. Depuis ils se sont lancés à grande vitesse dans la course à l’électrique.

Le scandale du Dieselgate rattrape les marques automobiles françaises. Après l’information judiciaire ouvert en 2017, la justice a décidé de mettre en examen plusieurs constructeurs pour des faits de tromperie. Coup sur coup, les trois marques automobiles françaises ont annoncé être poursuivies en justice, Renault le 8 juin, Peugeot le 9 et Citroën le 10. Le groupe allemand Volkswagen, symbole du Dieselgate par qui le scandale était arrivé en 2015, fait lui aussi l’objet de poursuites en France.

Chacun des constructeurs a dû mettre sous caution plusieurs dizaines de millions d’euros, à la fois pour sécuriser l’éventuel paiement d’amendes mais aussi pour une possible indemnisation des victimes. Les constructeurs sont en effet poursuivis suite au rapport de la DGCCRF de 2017 indiquant qu’ils avaient utilisé un logiciel permettant d’altérer la performance des moteurs diesel pendant les tests en laboratoires. La mise en examen ouvre la possibilité d’un procès contre les marques autos et, selon le jugement final, les clients des constructeurs pourraient demander réparation.

Les constructeurs ont immédiatement réagi à leur mise en examen, par voie de communiqué de presse, en contestant les accusations portées contre eux. Renault déclare ainsi que « ses véhicules ne sont pas équipés de logiciels de fraude » et que « les véhicules Renault ont tous et toujours été homologués conformément à la loi et aux réglementations en vigueur à l’époque« . La firme au losange explique que les logiciels mis en cause par le rapport de la DGCCRF permettaient de déconnecter des systèmes de dépollution lorsque la sécurité l’exigeait.

Top départ pour le véhicule électrique

Six ans après le début du scandale, la justice française relance donc l’affaire qui a déjà coûté, jusqu’à maintenant, plus de 30 milliards d’euros à Volkswagen. En France, le rapport de la DGCCRF de 2017 estimait que l’amende maximale encourue par le groupe PSA pourrait atteindre cinq milliards d’euros. Au États-Unis, l’affaire a été relativement rapidement bouclée pour Volkswagen au moyen de transactions avec les clients. En Europe, les procès ont été plus lents à se mettre en route, le procès allemand de Volkswagen ayant débuté qu’en septembre 2019.

Le scandale du Dieselgate a surtout marqué le déclin de ce type de motorisation, sur lequel les constructeurs automobiles misaient jusqu’alors pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Alors que le diesel emportait 57 % des ventes de voitures en France en 2015, il ne représentait plus que 31 % des ventes en 2020, selon les chiffres de Comité des constructeurs français d’automobiles. C’est également le Dieselgate qui a lance le top départ de la course à l’électrification des véhicules, dans laquelle la plupart des constructeurs mondiaux se sont lancés depuis. La motorisation électrique devient en effet le principal moyen pour eux d’atteindre les objectifs d’émissions de plus en plus stricts fixés par la réglementation.

L’exemple de Volkswagen est sans doute le plus frappant. Le constructeur allemand a opéré un véritable revirement stratégique ces dernières années, son PDG Herbert Diess ayant décidé de se mesurer à Tesla, le champion américain des voitures électriques haut de gamme, et d’investir 73 milliards d’euros notamment pour développer sa gamme de véhicules électriques. Et cela semble fonctionner, au moins du côté des investisseurs. Le cours de Bourse du groupe allemand remonte depuis l’annonce de sa stratégie et revient à son niveau d’avant 2015.

Les autres constructeurs ne sont pas en reste. Renault a annoncé vouloir réaliser 30 % de ses ventes avec des véhicules électriques d’ici 2030, et 35 % avec des hybrides. Le marché commence à suivre la tendance. Selon l’ONG Transport et Environnement, les voitures électriques et hybrides rechargeables se sont arrogées 10,5 % de parts de marché en Europe en 2020, contre seulement 3 % en 2019.

Source: novethic

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