On le savait déjà mais c’est toujours bien quand c’est officiellement confirmée. Il s’agit de la faible corrélation entre les prix des carburants à l’international et les prix domestiques. Tout le monde fait la remarque que lorsque ça augmente, on répercute le lendemain; mais quand ça baisse, on fait traîner…
En effet, selon les données fournies par le Conseil de la Concurrence, les fluctuations des prix de vente du gazole et de l’essence par rapport aux cotations internationales et aux coûts d’achat pondérés ne présentent pas toujours une corrélation directe avec les prix de vente sur le marché national.
L’analyse montre que pour le gazole, il existe une corrélation significative entre les variations des cotations internationales, les fluctuations des coûts d’achat et les changements de stocks. Cette corrélation, illustrée par un coefficient avoisinant 0,88, est observée tant pour le rapport entre les prix de vente et les cotations que pour celui entre les prix de vente et les coûts d’achat.
Cependant, pour l’essence, cette corrélation est relativement faible, avec des coefficients d’environ 0,62 pour les cotations et 0,78 pour les coûts d’achat. Cette disparité de corrélation peut varier d’une période à l’autre au cours d’une même année, selon les données fournies par le Conseil. Ce dernier souligne que l’impact des variations des cotations et des coûts d’achat sur les prix de vente nationaux peut se faire à des rythmes différents selon les périodes.
Cette variation peut être expliquée par plusieurs facteurs, notamment l’effet stock, qui contraint les opérateurs à écouler des stocks de carburants achetés à des prix antérieurs en cas de baisse, ainsi que par des phénomènes de rattrapage entre les périodes de hausse et de baisse des prix.
Cette dynamique de rattrapage est également visible dans l’évolution des marges brutes, comme l’illustrent les données de 2023. Le premier semestre de cette année a été marqué par des marges brutes relativement faibles, avec une moyenne de 0,40 DH/L pour le gazole et 1,10 DH/L pour l’essence. En revanche, au cours du deuxième semestre, les opérateurs ont compensé ces faibles marges en appliquant des niveaux supérieurs, soit 1,12 DH/L pour le gazole et 1,64 DH/L pour l’essence.
Il convient de rappeler que ces conclusions proviennent d’un rapport du Conseil de la Concurrence, approuvé lors de sa réunion en collège le 13 novembre 2023. Cette réunion a entériné des accords de transaction conclus avec neuf sociétés opérant sur les marchés de l’approvisionnement, du stockage et de la distribution du gazole et de l’essence. Ces accords incluent le paiement d’une amende transactionnelle et la souscription à un ensemble d’engagements comportementaux visant à améliorer la concurrence sur le marché des hydrocarbures. Parmi ces engagements figure la publication trimestrielle d’un rapport permettant de suivre l’activité de ces sociétés dans le secteur.